Le coup d’envoi de la campagne présidentielle au Nigeria sera donné ce jour mercredi 28 septembre. En lice, dix-huit candidats dont une femme, espèrent au terme de cinq mois de campagne, prendre la tête du géant ouest-africain en proie à une sévère crise non seulement économique mais aussi sécuritaire. A cinq mois du scrutin, aucun des deux principaux candidats n’est assuré de la victoire dès le premier tour, au soir du 25 février prochain.
Qui de Atiku Abubakar, du Peoples Democratic Party (PDP), le principal parti d’opposition et Bola Ahmed Tinubu, du All Progressives Congress (APC), le parti au pouvoir, va succéder au président sortant Muhammadu Buhari ? A ce jour, aucun favori ne s’est encore montré rassurant.
Encore que le principe de zonage établi au Nigeria n’est guère respecté par ces principaux candidats. Ledit principe voudrait en effet, que la présidence soit alternée tous les deux mandats entre un candidat du nord, majoritairement musulman, et un candidat du sud, majoritairement chrétien. Ainsi, dans un pays où les tensions entre communautés sont fréquentes, avec plus de 250 groupes ethniques, le zonage vise à maintenir l’équilibre. Alors que Buhari est un muslman venu du nord, celui qui doit venir à sa suite doit être un chrétien venu du sud. Or les deux principaux candidats sont tous musulmans, sauf que Abubakar est issu du Nord et Tinubu est originaire du Sud.
Par ailleurs, le plus dure pour le candidat élu résidera dans sa capacité à mettre sur l’orbite l’économie nigériane. Le nouveau président devra faire face à l’héritage amer laissé par Buhari au bout de huit années de gouvernance. Premier pays producteur du pétrole en Afrique, le pays vient de perdre ce titre et la pénurie d’essence asphyxient les populations.
Selon les projections de la Banque mondiale, le nombre de personnes vivant dans la grande pauvreté devrait dépasser les 95 millions, soit près d’un Nigérian sur deux, d’ici à la fin de l’année.
Sans oublier l’insécurité grandissante qui sévit dans le pays où les violences sont perpétrées par des groupes criminels et jihadistes.