Ces trois derniers jours, plusieurs personnes ont perdu la vie dans les manifestations contre la mission des Nations-Unies en République Démocratique du Congo. Les manifestants exigent le départ des policiers de l’ONU présents sur le territoire congolais depuis 1999, qu’ils incriminent d’inefficace.
La présence de la mission de l’ONU en RDC depuis plus de 20 ans déjà est fortement contestée ces derniers jours par les populations. Et pour cause, elles accusent la MONUSCO d’inefficace dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans l’est du pays. En effet, très tôt ce lundi, les manifestants ont pris d’assaut la ville de Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu pour protester contre la MONUSCO. Ils se sont divisés en deux groupes ; les uns ont attaqué le siège local de la mission onusienne ; et les autres, sa base logistique située hors du centre-ville. Après avoir barricadé les artères de la ville, ils ont brûlés pneus et plastiques devant le portail de la Monusco avant d’escalader les murs et saccagé les locaux.
Ce mardi, les manifestations se sont étendus à d’autres villes dont Butembo, un important carrefour commercial du Nord-Kivu, ainsi que la ville de Beni, plus au nord, située à 350 km au nord de Goma. Selon les propos relayés par RFI, l’un des manifestants, ont affirmé : « Pendant plus de 20 ans, ces forces sont restées dans notre pays, mais leurs actions n’ont donné aucun résultat. Nous voulons que les Nations Unies retirent leurs forces du Congo parce que leur présence n’a rien donné », ajoute un autre manifestant.
Par ailleurs, en conférence de presse conjointe avec le chef adjoint de la mission onusienne à Kinshasa, Khassim Diagne, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a confirmé le bilan de quinze morts et fait état de 61 blessés dans les récents troubles.
« Nous sommes en train de faire l’inventaire des dégâts qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliers de dollars, déplore Khassim Diagne. Nous sommes extrêmement préoccupés par ce très grave incident qui d’ailleurs intervient au lendemain de propos hostiles et menaces émis de la part d’individus à l’encontre des Nations unies demandant à ce que l’on quitte la RDC ». En effet, le 15 juillet dernier, le président du Sénat, Modeste Bahati, avait demandé à la Monusco de « plier bagages ».
A noter que le gouvernement congolais et la MONUSCO ont annoncé l’ouverture d’une enquête conjointe pour mettre la lumière sur ces incidents, car, « en aucun cas la violence n’est justifiée », a laissé entendre Patrick Muyaya, avant d’ajouter que les responsables seraient « poursuivis et sévèrement sanctionnés ».