Le jeudi 07 avril dernier, le ministre des finances du Kenya a annoncé un budget de 26 milliards d’euros destiné à la relance économique du pays. Ceci pour remédier à la disparition des centaines de milliers d’emplois à cause de la crise sanitaire et des conflits dans le monde.
Annoncé environ quatre mois en avant, le budget 2022-2023 a prévu des investissements de milliards de dollars dans des projets d’infrastructures impulsés par le président sortant Uhuru Kenyatta, pour la plupart financés par la Chine. Devant le parlement, Ukur Yatani, secrétaire au Trésor a déclaré que ledit budget a pour but de « remettre l’économie sur une trajectoire de croissance plus viable ».
D’après ses explications, l’économie kenyane devrait croitre de 6% cette année, comparé à 7,6% l’année précédente. En 2020, le PIB avait accusé un recul de 0,3%, le premier depuis 1992. Avec ce budget, le pays prévoit une réduction du déficit à 6,2% du PIB, contre 7,5% l’année dernière. En effet, si ce budget est approuvé par le parlement, le gouvernement consacrera également 146 milliards de shillings (1,27 milliard de dollars ou 1,1 milliard d’euro) au programme « Big Four » fixant quatre priorités pour le pays: la santé, le logement, la sécurité et le développement de l’industrie.
Des centaines de milliers de sans-emplois après la pandémie du Covid 19
Le Kenya est un des pays de l’Afrique de l’Est les plus touchés par la pandémie du Covid 19. Ainsi, la crise sanitaire a considérablement réduit les revenus du tourisme, moteur de l’économie. Alors en 2020, plus de 700.000 personnes ont ainsi perdu leurs emplois et les populations sont toujours confrontées aux prix élevés des biens de consommation courante comme l’alimentation ou les carburants. S’en est suivi la sècheresse qui sévit dans plusieurs régions du pays. La dette publique a ainsi augmenté en 2020 au taux de 72 % du PIB contre 61 % en 2019, principalement en raison des investissements publics dans les infrastructures, des problèmes liés à la gestion de la dette et de la crise de la Covid 19.
Selon le Fonds monétaire international, le Kenya se trouve actuellement dans une situation de « risque élevé de surendettement ». Pour faire face aux éventuels risques de vulnérabilité budgétaire et d’endettement, la mise en œuvre de réformes favorables à la croissance, une aide financière extérieure, des crédits à taux préférentiels, et le refinancement et la restructuration de la dette sont nécessaires. Dans cette position très délicate, le gouvernement kenyan à travers ce budget montre son attachement au bien-être de ses populations.