Le président sénégalais, Macky Sall, n’écarte pas la possibilité de briguer un 3è mandat. Même s’il n’a pas dévoilé s’il sera candidat ou non pour les présidentielles de 2024, il a affirmé qu’il a le droit de se présenter pour un nouveau mandat.
Dans une interview qu’il a accordé au journal français « L’Express », Macky Sall a abordé plusieurs sujets d’actualité tant au niveau national, régional qu’international. Il s’agit entre autres du conflit russo-ukrainien, de l’Union africaine et surtout des récents heurts survenus à Dakar lors du procès pour « diffamation » opposant le ministre sénégalais du Tourisme et des Loisirs Mame Mbaye Niang au chef du parti Pastef, Ousmane Sonko (opposition).
Un probable troisième mandat
Interrogé sur une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de 2024, le chef de l’Etat sénégalais, a relevé que la question « n’était plus juridique car le problème avait été réglé ». « Sur le plan juridique, le débat est tranché depuis longtemps. J’ai été élu en 2012 pour un mandat de sept ans. En 2016, j’ai proposé le passage au quinquennat et suggéré d’appliquer cette réduction à mon mandat en cours. Avant de soumettre ce choix au référendum, nous avons consulté le Conseil constitutionnel. Ce dernier a estimé que mon premier mandat était intangible et donc qu’il était hors de portée de la réforme. La question juridique est donc réglée. Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets », a avancé le chef de l’Etat sénégalais.
Au Sénégal, la question de 3è mandat occupe une part importante dans le débat politique depuis quelques mois. En octobre 2022, des associations de la société civile ont même écrit au président Macky Sall pour décourager son mutisme sur le sujet et, de ce fait l’inviter à respecter la parole donnée. L’initiative était dénommée « Jàmm a Gën 3ᵉ mandat » qui se traduit en français par « la paix vaut mieux qu’un troisième mandat ».
« Cette question m’a été posée des dizaines de fois. Dans mon camp, les gens se sont déjà positionnés pour m’investir comme candidat. Je n’ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise », a-t-il soutenu.
Alors que le journal français insiste en lui rappelant « Dans votre autobiographie publiée avant la présidentielle de 2019, le Sénégal au cœur, vous affirmiez briguer votre « deuxième et dernier mandat ». Direz-vous comme votre prédécesseur Abdoulaye Wade, en 2012 : « Ma waxoon waxeet » (Je l’ai dit, je me dédis) ?
« ….Nous sommes en politique, réplique-t-il. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ». « Je ne me dédis pas. J’ai donné une opinion qui correspondait à ma conviction du moment. Celle-ci peut évoluer et les circonstances peuvent m’amener à changer de position. Nous sommes en politique. Mais pour l’instant, je n’ai pas déclaré ma candidature. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit », a répondu le chef de l’Etat sénégalais au média français.