Bagarres, insultes, bousculade… la rentrée parlementaire au Sénégal lundi dernier qui a consacré l’élection du président de l’assemblée nationale, s’est déroulée dans une ambiance qu’on peut qualifier de tout sauf conviviale. Les élus du peuple s’y sont en effet rendus pour un Combat de boxe inédit sur le ring de l’Assemblée nationale. Les gendarmes sont finalement intervenus dans l’hémicycle pour calmer les ardeurs.
La rentrée parlementaire de la 14eme législature au Sénégal a été très mouvementée. L’hémicycle était en effet le théâtre d’une bagarre entre majorité parlementaire et opposant. Nolens, volens, au terme du vote boycotté par l’opposition, Amadou Mame Diop de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar (BBY), a été élu nouveau dirigeant du parlement sénégalais. Sur un total de 165 parlementaires, le député-maire de Richard-Toll, une ville du nord du Sénégal, peu connu du grand nombre, a été choisi par 83 députés sur les 84 votants.
Ainsi, cet épisode du lundi dernier, augure d’un lendemain difficile au parlement sénégalais car, c’est bien pour la première depuis dix ans que, dans une législature, l’opposition occupe presque la moitié des sièges. Macky Sall et sa coalition ont pris l’habitude d’un confort conféré par une majorité absolue à l’Assemblée nationale, face à des opposants réduits aux rôles de figurants.
Un autre aspect de la nouvelle configuration parlementaire est la représentation des femmes. En effet, 44% des sièges sont occupés par des femmes. Une avancée notable non encore réalisée jusque-là dans aucun pays africain. Cela augure d’un signe d’espoir pour les organisations féminines du pays qui classe le Sénégal au quatrième rang en Afrique et au 18e rang mondial pour la parité hommes-femmes au Parlement.
Avec cette ossature du nouveau parlement sénégalais, l’on peut déjà s’attendre à des débats très houleux à l’hémicycle. Sauf si les deux camps décident de trouver des consensus pour faire évoluer la cause parlementaire.