A Bruxelles, les 17 et 18 février prochain, l’Europe et l’Afrique ont rendez-vous. Les représentants des 27 pays membres de l’union européenne et des 55 pays membres de l’union africaine sont attendus par Charles Michel, président du conseil européen pour débattre des sujets liés à leur partenariat. Emmanuel Macron, chef d’Etat français, préside pour ce premier semestre l’UE. De l’autre côté, c’est Macky Sall, son homologue sénégalais, qui va représenter l’Afrique en sa qualité de nouveau président de l’UA. Que faut-il attendre de ce rendez-vous dans un contexte où les relations de la France avec l’Afrique se fragilisent davantage ?
Le 6e sommet, entre l’Union européenne et l’Union africaine se déroulera les 17 et 18 février prochains à Bruxelles dans un climat particulier. Si le 5è sommet UE-UA a eu lieu depuis 2017 à Abidjan en Côte d’Ivoire, et que l’édition suivante a plusieurs fois été repoussée pour covid-19, celui-ci s’annonce très riche en réflexions. En effet, les défis et les menaces mais encore les envies et les besoins ne se sont peut-être jamais fait autant sentir entre les deux continents.
Ainsi, de nombreux chefs d’Etats, opposants, des membres de la société civile des deux continents seront à Bruxelles. D’innombrables rencontres, séminaires et conférences seront organisés pour tenter de « jeter les bases d’un partenariat renouvelé et approfondi » entre les deux continents mais aussi pour essayer d’aborder les sujets les plus sensibles.
“L’Afrique est plus que jamais décidée à prendre son destin en mains”, a déclaré le nouveau dirigeant de l’union africaine lors de son discours inaugural, promettant ainsi d’œuvrer à la mise en place de “partenariats rénovés, plus justes et plus équitables” avec les partenaires internationaux. Par conséquent, les enjeux économiques sont à prendre en compte dans un contexte où l’Europe est le premier partenaire et investisseur de l’Afrique. Ainsi, l’un des objectifs du sommet est de lancer un ambitieux paquet d’investissements Afrique-Europe tout en tenant compte des changements climatiques et la crise du covid-19.
En fait, l’objectif des Européens est de connecter un peu plus leur marché intérieur à la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), et de mettre en place un très vaste espace de commerce sur la majeure partie du continent africain. Sans oublier que l’union européenne avec sa présence multilatérale ne fait qu’accroitre ses revenus sur le continent grâce aux échanges commerciaux qui ont augmenté pour atteindre plus de 200 milliards entre 2016 et 2020.
Par ailleurs, les questions de sécurité et de la stabilité politique, impérativement s’invitent au menu de ces échanges entre Européens et Africains. Car avec la succession des coups d’Etats au Guinée, au Mali et au Burkina, de profondes inquiétudes planent. La présence des armées européennes dans le sahel et celle du groupe paramilitaire russe wagner est à réorganiser pour faire ensemble face aux menaces du terrorisme. Les deux continents ont tous intérêt à collaborer, à renforcer le dialogue « afin de dégager ensemble des solutions opérationnelles ». A ce stade, il n’est pas encore certain que le Mali, la Guinée et le Burkina-Faso soient présents à Bruxelles, car suspendus par l’union africaine depuis les militaires putschistes ont pris de force le pouvoir.
D’autres sujets non moins important relatif à la migration, systèmes de santé et production de vaccins, à l’éducation, la culture, la formation professionnelle… seront également au cœur des débats. En tout cas, à l’orée de cette grande rencontre entre Européens et Africains, il est de bon ton de se demander si ce sommet va remodeler les relations Europe-Afrique.
A l’issue du sommet, les jalons de la relation entre les deux continents souhaités par les Européens et les Africains, à l’horizon 2030, devraient être inscrits dans une déclaration commune.