De février à mai 2022, des exactions au « caractère impitoyable » ont été commises sur des populations au Soudan du sud dans l’Etat d’Unité par les forces gouvernementales conjointes et l’armée de l’opposition, rapporte l’ONU.
Tueries, massacres, tortures, enlèvements, viols, villages entiers brulés et pillés… Les combats se poursuivent dans le Soudan du sud, l’État d’Unité, un pays politiquement et ethniquement divisé en deux. En dépit du processus de paix entamé en 2018 au Soudan du sud, la guerre civile en cours depuis 2013 n’a pas connu de répit. Le rapport conjoint que viennent de publier la Minuss, (Mission des Nations Unies au Soudan du Sud) et le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU sur les attaques commises contre les civils dans ce pays d’Afrique de l’Est est assez alourdissant. Du 11 février au 31 mai 2022, on recense 131 cas de viols et de viols collectifs, environ 44.000 civils déplacés, 28 villages détruits, 173 civils et deux humanitaires tués.
Scènes horribles
D’après la Minuss, les assaillants ont brûlé vifs des enfants et des personnes âgées ne pouvant fuir leur maison. Des enfants ont également été noyés dans les marécages. Le rapport fait également état des décapitations à la machette et à la baïonnette. Sans oublier les victimes qui ont été jetées intentionnellement dans des huttes auxquelles on a mis feu. Par ailleurs, au moins 37 femmes et enfants ont été enlevés, et une fillette de neuf ans a subi un viol collectif auquel elle n’a pas survécu.
Les conclusions dudit rapport sont basées sur 32 missions de vérification menées par la Minuss dans trois comtés ; ceux du Koch, Leer et Mayendit et dans les zones environnantes. Ces violations ont été commises lors des affrontements entre les forces gouvernementales conjointes et les milices et groupes armés affiliés, d’une part, et des éléments du Mouvement populaire de libération du Soudan/Armée de l’opposition, fidèles au premier vice-président Riek Machar, d’autre part. Selon la Minuss, « Le mode opératoire de ces assaillants démontre clairement leur intention d’attaquer les civils » et de les « chasser de chez eux ». Leur objectif est « d’accroître les zones sous contrôle gouvernemental » et de « contrôler les principaux ports » de la région.