La communauté musulmane célèbre le samedi 09 juillet 2022, la fête de la Tabaski. A la veille de cette commémoration qui revêt une grande importance dans l’Islam, les fidèles musulmans éprouvent d’énormes difficultés à s’approprier la bête sacrificielle. La hausse du prix des moutons et la crise économique actuelle émoussent les ardeurs de plusieurs d’entre eux.
La Tabaski, encore appelée l’Aïd el-Kebir ou l’Aïd al-Adha, est une fête qui implique l’immolation de moutons. Elle est une tradition qui renvoie au sacrifice que Allah, le miséricordieux avait demandé à Abraham pour éprouver sa foi. Au Bénin, la fête sera célébrée officiellement le samedi 09 juillet prochain. Une célébration qui intervient dans un contexte tout particulier où le pouvoir d’achat des populations s’amenuise au quotidien à cause de la morosité économique mondiale.
Nous sommes au quartier Zongo de Cotonou, une des zones réputées pour la vente de moutons. Sous un ciel clément illuminé par les rayons du soleil, on assiste à une belle exposition de moutons de différentes tailles et couleurs, comme il est de coutume à ces grandes occasions. Des fourrages, des abreuvoirs de fortune et des aliments composés emballés dans des sachets, tout est mis en place pour le confort des bêtes sous le regard bienveillant de leurs propriétaires. Malheureusement, ce sont de rares acheteurs qui viennent sur les lieux pour se renseigner ou acheter les bêtes de leur choix en fonction de leur capacité financière.
Sur le marché, les moutons se vendent à 70.000fca et d’autres à plus de 200.000fcfa. Ces prix en hausse contrairement aux années antérieures, font rebrousser chemin à certains acheteurs disposant de petits moyens financiers. Les plus courageux s’en offrent mais sont contraints de réduire parfois le nombre préalablement voulu. Tous se plaignent de la situation économique qui prévaut au Bénin. « Le pays va mal économiquement malgré les efforts du gouvernement. Cela ne dépendant pas de nous. Mais nous devons obligatoirement honorer Allah à travers nos sacrifices. C’est une prescription divine à laquelle aucun vrai musulman béni ne peut se soustraire » affirme Monsieur Nourou, un fidèle musulman de Cotonou.
Tanko, la quarantaine, 1m60 environ, teint noir, visage rond doté d’une barbichette, est propriétaire de plusieurs bêtes sur les lieux. Autant que les acheteurs, il déplore aussi la crise économique. Pour lui, tous les vendeurs subissent également les impacts de la morosité économique. Loin de là, la difficulté à convoyer les bêtes vers le Bénin depuis le Burkina Faso en raison des attaques djihadistes et le détour obligatoire par le Niger qui double presque les frais de transport, sont autres raisons évoquées par ce vendeur pour justifier la surenchère des moutons ces derniers jours.