A Ndjamena, les travaux du dialogue national inclusif et souverain ont du mal à décoller. Et pour cause, la composition du présidium censé diriger les assises ne fait pas l’unanimité. A l’annonce de ses membres ce dimanche 28 août, plusieurs ordres professionnels ont décidé de quitter les travaux. Une commission immédiate sera créée pour ramener frondeurs et absents.
En effet, la composition de l’instance a suscité la polémique. Sur les 1.400 délégués présents au dialogue, plus de 500 personnes, ont été candidates pour intégrer le présidium, alors que l’instance est composée seulement de 21 membres. Ainsi, plusieurs ordres professionnels et le leader d’une coalition politique ont décidé de quitter le forum, estimant que toutes les sensibilités politiques et corporations n’y sont pas suffisamment représentées.
« Dans nos pratiques antérieures, nous avons commis des erreurs qui ont humilié certains, froissé d’autres. Nous avons créé involontairement de l’injustice qui a occasionné des réactions de mécontentement et de colère, c’est tout à fait légitime. Personne ne supporte l’injustice. », a laissé entendre Gali Ngothé Gatta, président du présidium en présentant ses excuses à ceux qui ont boycotté les assises et en leur tendant la main.
Par ailleurs, les travaux dudit dialogue qui avaient repris mardi 30 août avec l’installation du présidium présidé par l’ancien opposant Gali Ngothé Gatta, ont été aussitôt suspendus pour reprendre le vendredi 2 septembre prochain. En attendant, une commission immédiate sera créée pour faire revenir ceux qui se sont retirés et aussi les absents aux travaux.
« Cette commission se joindra au comité des leaders religieux et sages pour discuter avec Wakit Tamma, les Transformateurs et les autres composantes absentes des assises. Nous devrons corriger les erreurs du passé. Personne ne doit être exclu des discussions. Le dialogue national inclusif et souverain est un moment historique pour nous Tchadiens. Nous devons ensemble écrire cette histoire pour un Tchad nouveau », a indiqué le président du présidium, lors de son discours de clôture ce mardi.
A en croire le présidium, ladite commission aura une mission de deux jours, avant une reprise des travaux prévue pour le vendredi prochain à 9 heures. Mais elle peut aussi intervenir lors des débats pour résoudre les malentendus.
Lancés le 20 août dernier par le Général Mahamat Idriss Déby, président de la transition, les travaux du dialogue national devraient prendre fin le 20 septembre prochain. Les assises devraient permettre l’organisation d’élections libres et démocratiques et le transfert du pouvoir aux civils, selon le Conseil Militaire de la Transition.