Ce mercredi 02 novembre, le président de la transition au Burkina Faso s’est rendu chez son homologue malien pour une visite de travail. A l’issue de leur échange, les deux pays ont décidé d’agir de commun accord pour faire efficacement face à la crise terroriste qui secoue les deux pays.
L’actuel homme fort du Burkina qui a renversé le 30 septembre dernier, un autre homme fort du nom de Damiba, a été accueilli, à son arrivée à l’aéroport international Modibo Keïta Bamako-Senou, aux environs de 15h30 TU, par son homologue malien, le colonel Assimi Goïta.
« Nous avons décidé de renforcer notre coopération bilatérale en matière de sécurité et de défense », a laissé entendre le capitaine Traoré, pour qui la majeure préoccupation reste le défi sécuritaire. « Le plus important pour nous dans la situation actuelle, c’est le défi sécuritaire, donc avec ce peuple, on est venu échanger, comment renforcer notre coopération militaire et pouvoir mieux mener nos opérations et sécuriser les populations. C’est l’objectif principal de la visite », a-t-il déclaré.
En proie à des violences terroristes depuis 2015 en même temps que son voisin le Mali depuis 2012, les deux pays ont en commun ces attaques qui ont déjà fait des milliers de victimes et beaucoup d’autres déplacés à travers les contrées. Ainsi cette visite d’amitié et de travail au Mali, vise à accroitre la lutte armée contre les groupes terroristes qui endeuillent les deux nations et à renforcer l’axe Ouagadougou-Bamako.
Le Burkina Faso à l’école de la Russie ?
Par ailleurs, la visite du capitaine Traoré au Mali, sous entend la possibilité pour le Burkina Faso de se tourner vers la Russie dans cette lutte contre le terrorisme. D’ailleurs les populations burkinabé brandissent régulièrement des drapeaux de la Russie et suggèrent à leurs dirigeants d’intensifier leurs relations avec le pays de Vladimir Poutine. Au même moment, ces populations sont de plus en plus hostiles vis-à-vis de l’ex puissance coloniale. Tandis que 400 soldats français des forces spéciales sont encore présents au pays des Hommes intègres pour aider le pays à lutter contre ce même terrorisme.
Le 30 octobre dernier, dans un entretien à la télévision publique, le nouveau premier ministre burkinabé, Apollinaire Tembala a déclaré : « Peut-être qu’avec la nouvelle donne(sécuritaire), nous réexaminerons nos rapports avec la Russie pour voir s’il faut la renforcer dans un secteur ou pas, s’il faut la réorienter dans l’intérêt du Burkina Faso et dans le respect de sa souveraineté. »
Dans le Sahel, c’est le Mali (pays où Traoré s’est rendu pour sa première visite officielle) qui est le premier allié de la Russie. Ce qui laisse entrevoir que le Burkina Faso envisage de se rapprocher de la Russie par l’entremise du pouvoir militaire malien.
Pour rappel le Burkina et le Mali sont tous dirigés par des militaires. Le capitaine Ibrahim Traoré a été désigné à l’unanimité, président de la transition au Burkina Faso à l’issue des assises nationales à Ouagadougou, après avoir évincé le 30 septembre dernier le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le colonel Assimi Goïta, quant à lui, a été investi, le 7 juin 2021, président de la transition malienne.