La cérémonie d’installation des 71 membres de l’Assemblée Législative de Transition a eu lieu hier mardi au siège du parlement burkinabè.
Le Burkina-Faso dispose désormais d’un nouveau parlement. En effet, les membres de l’Assemblée Législative de la Transition (ALT) ont été officiellement installés dans leurs nouvelles fonctions. La cérémonie d’investiture a eu lieu ce mardi 22 mars à Ouagadougou au cours d’une session spéciale. Ladite session a été présidée par le doyen d’âge, Jean Hubert Bazié, assisté des deux plus jeunes membres que sont Ratoussamba Zaongo, élève à Dablo et le lieutenant Prosper Coulidiati. Ainsi, ce parlement de la transition comprend 71 personnes parmi lesquelles des personnalités politiques et des représentants de la société civile. Dans le rang de ces parlementaires, on y retrouve Luc Adolphe Tiao, journaliste et ancien Premier ministre de l’ancien président Blaise Compaoré, et le constitutionnaliste Abdoulaye Soma, candidat malheureux à la présidentielle de 2020. Les députés, qui ont procédé au port de leur écharpe, ont été acclamés à l’appel de leur nom, avant d’être installés par le doyen d’âge.
Une représentation de presque toutes les couches socioprofessionnelles
Par ailleurs, il faut noter que les membres de cette législature de la deuxième transition de l’histoire du pays ont été tous nommés. Ainsi, 21personnes ont été désignés par le chef de l’Etat, 12 par les forces vives des régions, 8 par les partis politiques, 16 par les forces de défense et de sécurité et 13 par les Organisations de la société civile (OSC). Une chose frappe par contre à l’œil dans cette représentation des membres de l’ALT : c’est le profil des personnes choisies. Ainsi trouve-t-on des enseignants, des juristes, des militaires, des paramilitaires, des paysans, des commerçants, des étudiants, et même élève etc. Doit-on se réjouir de la représentation de presque tous les différents corps de métiers dans ce nouvel hémicycle? Ou encore, doit-on s’en offusquer ? C’est à la mesure de leur capacité à légiférer dans le seul but de relever les immenses défis auxquels est confronté le pays, que ces députés seront jugés.
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Pour rappel, le lundi 24 janvier dernier, des militaires ont renversé le gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré, considérant que sa gestion du terrorisme était inefficace. Dès lors, une charte devant régir la transition a été signée, consacrant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba comme président de la transition burkinabè pour une durée de trois ans.
L’actuel gouvernement est composé de 25 membres et a été mis en place par le Premier ministre de la transition Albert Ouédraogo. Pour finir, le pays des Hommes intègres est toujours suspendu non seulement des instances régionales comme l’Union africaine (UA), la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mais aussi de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).
On se souvient encore que dans un passé un peu lointain, (2014), le Burkina Faso a connu une insurrection populaire qui a renversé le régime militaro-politique du Président Blaise Campaoré. Toutes les instances avaient été suspendues et remplacées par des structures chargées de gérer la transition jusqu’aux élections d’octobre 2015.