Alors que le prix du gasoil a encore augmenté et avoisine désormais les 16 dirhams par litre au Maroc, les transporteurs routiers menacent d’appeler à une grève nationale. Moyen par lequel ils espèrent se faire entendre par le gouvernement. Pourtant un processus de soutien financier exceptionnel à eux octroyés à partir de mars dernier par l’exécutif a pris en compte environ 180 000 chauffeurs.
Hausse vertigineuse des prix des carburants, insuffisance des subventions octroyées…Une grève plane sur le secteur routier marocain. En effet, dans un communiqué de presse, la coordination des syndicats du secteur du transport routier de marchandises, regroupant les syndicats affiliés à la Confédération Démocratique du Travail (CDT), à l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et à l’Union Nationale du Travail au Maroc (UNTM), a dénoncé les conditions défavorables du secteur. Ces conditions « ne cessent de se détériorer jour après jour suite à la flambée des prix des matières premières, à leur tête le carburant », stipule le document. Ainsi, le secteur du transport routier souffre encore de la flambée persistante des prix des hydrocarbures, pointant du doigt l’insuffisance de la subvention accordée aux professionnels du secteur.
Selon les acteurs, plusieurs correspondances ont été adressées au chef du gouvernement pour le solliciter à atténuer l’impact de l’inflation des prix et aussi à repenser ses politiques et stratégies, notamment celles relatives aux modalités du soutien financier exceptionnel octroyé. La dernière correspondance à cet effet date du 24 octobre 2022, sans suite.
Une subvention insuffisante
En effet, afin de soutenir les professionnels du transport routier et améliorer leur situation, le gouvernement a lancé un processus de soutien exceptionnel des professionnels, en mars dernier, et a accordé à ce jour, une subvention totale de 3,014 milliards de dirhams pour environ 180 000 chauffeurs. Ce soutien, reparti selon les catégories, a atteint les 2.200 dirhams pour les grands taxis, 1.600 dirhams pour les petits taxis, 1.800 dirhams pour les véhicules de transport mixte dans le monde rural, 7.000 dirhams pour les autocars inter-villes et finalement 6.200 dirhams pour les autobus.
Toutefois, la coordination a notifié, que ces soutiens étaient insuffisants pour atténuer la hausse croissante des prix du carburant qui atteint désormais des niveaux records. Elle ajoute par ailleurs que certains professionnels n’ont reçu, à ce jour, aucune des tranches octroyées, et ce, à cause des défaillances observées dans la procédure. En outre, les professionnels indiquent, que les montants du soutien ont été fixés lorsque le diesel coûtait 12 dirhams, tandis qu’aujourd’hui, son prix avoisine les 16 dirhams le litre.
Au regard de cette situation, les acteurs mettent l’accent sur la nécessité de plafonner le prix des carburants pour les professionnels. Ou à l’inverse, doubler le montant des subventions afin de faire face à l’inflation des prix des hydrocarbures.