Le double sommet de l’Union Africaine a pris fin ce samedi 28 mai à Malabo en Guinée Equatoriale. Les travaux se sont essentiellement penchés sur les crises humanitaires causées par le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique. A l’issue de ces quelques jours de débats, les dirigeants africains sont repartis en catimini dans leur pays respectifs. Pas de cérémonie et discours de clôture, ni de déclaration finale.
Ce sommet de l’UA se déroule dans un contexte marqué par cinq coups d’État survenus en Afrique (Guinée-Conakry, Burkina Faso, Mali, Soudan et Tchad). Sans oublier que le terrorisme gagne du terrain dans presque toutes les régions du continent. De ce fait, le terrorisme et le changement anticonstitutionnel de pouvoir étaient donc des sujets préoccupants au cours desdites assises.
Le terrorisme, une gangrène pour toutes les régions de l’Afrique
Dans son discours d’ouverture, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, a déclaré que « le terrorisme est une gangrène qui infecte progressivement toutes les régions du continent, de la Libye au Mozambique, du Mali à la Somalie, en passant par le Sahel, le bassin du lac Tchad et l’est de la RDC ».
Cependant, le diplomate tchadien n’a pas manqué de dénoncer « une insuffisante solidarité africaine envers les pays victimes ». Voilà pourquoi il a appelé les dirigeants à prendre des mesures courageuses concrètes afin de mettre sur pied une force militaire panafricaine. Cette dernière a été l’une des résolutions des sommets de l’UA depuis le début des années 2000. « La volonté politique fait défaut alors que nous avons les moyens et les hommes; les forces africaines comptent quelque 2,7 millions d’hommes, en mobiliser seulement 1 à 2% et les doter de moyens nécessaires permettrait de réduire notre dépendance des forces étrangères » a-t-il indiqué.
Les changements anticonstitutionnels de gouvernement
Par ailleurs, au cours des débats, plusieurs chefs d’État ou leurs représentants ont pointé du doigt les « ingérences » étrangères, le « néocolonialisme » de certaines puissances et les « mercenaires » pour expliquer les coups d’État ou justifier la perpétuation de pouvoirs forts.
Bien que condamnant sévèrement les coups d’Etats en Afrique, le président de la Commission de l’UA affirme que les récents putschs relèvent de « l’incapacité des gouvernements civils démocratiquement élus à lutter contre le terrorisme » avant d’interpeler les dirigeants africains : « Cessons de regarder ailleurs lorsque les pratiques politiques de nos États heurtent les règles et les principes de la gouvernance vertueuse que nous avons unanimement adoptée». Moussa Faki Mahamat a aussi fustigé les « coups d’Etat rampants » que constituent, entre autres, « les modifications de constitutions aux fins de confiscation du pouvoir »
Enfin, le double sommet qui s’est refermé ce samedi n’a donné aucune indication claire sur les orientations retenues. Même si l’ambassadeur équato-guinéen à l’Union africaine, Crisantos Obama Ondo, rassure qu’une « déclaration » a été adoptée contenant « une décision importante » et refuse d’en donner la quintessence.