Le Chant d’Oiseau de Cotonou a abrité le jeudi 16 février 2023, un débat public organisé par l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP). Ce premier rendez-vous trimestriel a porté sur le thème « Prévention des crises en contexte post électoral : Responsabilité des organisations de la Société civile et des politiques ». Le panel invité à décrypter cette thématique est composé de Nourou-Dine Saka Saley, juriste consultant, membre du parti politique Les Démocrates ; de Docteur Jacques Richard Codjo, juriste spécialiste du droit public et représentant du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR) et enfin de Léonard Hyppolyte d’Almeida, président de Amnesty International.
Le premier débat public organisé par l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) s’inscrit dans le cadre de la commémoration de ses 25 ans d’existence. L’objectif est de créer un espace de débats autour des questions de l’homme et de la cité. Ceci, conformément à la vision des pères fondateurs à travers la Doctrine sociale de l’Eglise.
Selon Nourou-Dine Saka Saley, juriste consultant, membre du parti Les Démocrates, le Bénin n’a pas connu de crises post-électorales. Il a plutôt parlé de répressions de contestation politique qui sont enregistrées comme ce fut le cas lors des élections législatives de 2019. Pour ce qui concerne les réformes politiques opérées depuis 2016, Nourou-Dine Saka Saley estime qu’elles ne sont pas en réalité sources de contestation. « Le véritable problème réside dans l’application de ces réformes », a martelé l’acteur politique.
Le cycle électoral, la panacée pour résoudre les crises électorales
La prévention et la résolution des crises électorales partent du cycle électoral, a précisé le Docteur Jacques Richard Codjo, juriste spécialiste du droit public et représentant du parti Union Progressiste le Renouveau (UPR). Et pour y arriver, il est indispensable de passer à nouveau au scanner certains éléments clés du cycle électoral. Il s’agit du contexte juridique, la charte des partis politiques en vigueur, le financement des partis politiques, le statut du chef de file de l’opposition ainsi que le code électoral.
La société civile appelée à plus de responsabilité
La société civile est un maillon important dans la prévention des crises postélectorales. Mais au Bénin, elle semble dormir depuis une dizaine d’années. Une situation que déplore monsieur Léonard Hyppolyte d’Almeida, président de Amnesty International. Il reconnaît toutefois certains efforts qui sont fourmis par la société civile et qui restent à renforcer pour que la société civile puisse jouer pleinement son rôle d’avant-gardiste.
La séance auréolée par la présence de plusieurs personnalités
Le débat initié ce jeudi 16 février par l’IAJP a connu la participation massive de personnalités politico-administratives, religieuses et de la société civile. Entre autres, Monseigneur Antoine Ganyé, archevêque émérite de Cotonou, de l’ancien ministre Ganiou Soglo, du porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji.
Pour le professeur Léon Bio Bigou, la conférence des Forces Vives de la nation de 1990 a certes redoré l’image du Bénin, mais le multipartisme intégral est le mal qui a gangréné tous les efforts au plan politique. Il salue la nouvelle réforme du système partisan et en a profité pour mettre en garde sur certains hics du financement public des partis politiques. Le professeur Léon Bio Bigou a suggéré que les décomptes des voix après le vote soient réalisés par centre de vote et surplace.
De son côté, l’honorable El-Hadj Yacoubou Malèhossou, président de la Fondation Malèhossou, a rappelé les nombreuses actions menées avant les élections législatives du 8 janvier 2023. Au total, près de 55 communes sur les 77 sont parcourues pour sensibiliser sur les valeurs humaines et la culture de la paix, a indiqué le président de la Fondation Malèhossou. « Nous le faisons pour la cause commune. Nous sommes fiers de travailler pour Dieu en œuvrant pour la promotion de la paix ».
Satisfaction des responsables de l’IAJP après le premier débat trimestriel
Très sidéré par la qualité du débat entre les panélistes et les riches apports du public, l’Abbé Éric Aguénounon, Directeur de l’IAJP, a témoigné toute sa gratitude aux différents acteurs qui ont répondu à l’appel. « Nous sommes très heureux de voir que les béninois, malgré les divergences, savent s’asseoir autour de la même table pour se concerter et débattre de ce qui relève de l’intérêt suprême de la nation», a indiqué l’Abbé Éric Aguénounon, Directeur de l’IAJP. Il se dit satisfait que l’objectif fixé soit atteint. Occasion pour lui d’annoncer pour le mois de mars, des carrefours de réflexions. Une innovation de l’IAJP pour faire participer toutes les couches au débat. « Nous allons cesser d’être des spectateurs pour devenir des acteurs et des artisans de nos vies, d’un Bénin dont l’avenir sera radieux », a conclu l’Abbé Éric Aguénounon, Directeur de l’IAJP.