Le bilan de la dernière attaque terroriste qui a coûté à Damiba son poste de président de la transition, est revue à la hausse. L’armée burkinabè a en effet dressé, ce mercredi 05 Octobre, un nouveau bilan de cette embuscade meurtrière du 26 septembre dernier contre un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo dans le Sahel burkinabè. Selon ces dernières données, 37 personnes en sont mortes dont 27 soldats burkinabè.
« Les opérations de ratissage et de recherche menées ont permis d’établir le bilan suivant : 10 civils tués, 27 militaires tombés, 29 blessés dont 21 militaires, 07 civils et 01 Volontaire pour la défense de la patrie (VDP), 03 personnes toujours portées disparues et des dégâts matériels importants », a annoncé l’Etat-major général des Armées burkinabè dans un communiqué.
Si deux jours après l’attaque, le premier bilan provisoire faisait état de 11 soldats tués et une cinquantaine de civils portés disparus, celui publié hier mardi, était de 27 soldats tués. Le Chef d’ Etat-Major général des Armées, après avoir salué la mémoire des disparus, souhaite une prompte guérison aux blessés. Il a par la suite « réitéré l’engagement des forces Armées nationales à poursuivre le combat pour reconquérir les zones occupées par les groupes terroristes ».
Pour rappel, le 26 septembre dernier, un convoi de plus de 200 camions qui acheminaient des vivres sous escorte militaire vers la ville de Djibo province du Soum dans le Sahel burkinabè a été la cible d’une attaque meurtrière dans la localité de Gaskindé. Depuis cette date, tout le pays est plongé dans un émoi sans précédent. Dans le rang des militaires, c’est la grogne. Cette attaque a remis en avant, l’incapacité de l’armée burkinabè à faire face aux groupes armés terroristes qui opèrent dans le pays depuis sept ans déjà.
Djibo au bord de la famine
En effet, la ville de Djibo, au nord-est du Burkina Faso dans la région du Sahel à 208 kilomètres de Ouagadougou est sous blocus djihadiste. Son isolement aggrave l’insécurité alimentaire des populations et du coup, provoque des décès due à la famine, surtout chez les enfants. Selon la société civile burkinabè, huit enfants sont morts de faim, lundi dans cette ville. Dès le lendemain de cette annonce (Mardi), les citoyens burkinabè ont lancé les hashtag #PontAerienPourdjibo, #AgirPourDjibo sur twitter, pour mobiliser les produits alimentaires en faveur du ravitaillement de la ville. Selon nos informations, plus de 70 tonnes de vivres et d’autres produits alimentaires ont été déjà acheminés par l’armée vers la ville de Djibo ce mardi même.
Cette dernière attaque est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase au sein de l’armée burkinabè. Car, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo qui dirigeait le Burkina Faso, au moment de l’attaque de ce convoi humanitaire, après avoir renversé le président Rock Kaboré janvier dernier, a été lui aussi victime d’un coup d’Etat militaire vendredi dernier dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier, pour l’heure, dirige le pays des Hommes intègres en entendant la désignation d’un président civil ou militaire.