Dans la journée de ce lundi 05 septembre 2022, l’explosion d’un engin artisanal a coûté la vie à au moins 35 personnes, toutes des civils. L’incident s’est produit dans le Nord du pays, précisément entre Djibo et Bourzanga.
Le véhicule des victimes a explosé après son passage sur une mine artisanale, alors qu’il faisait partie d’un convoi de ravitaillement qui partait pour Ouagadougou sous escorte des forces de défense et de sécurité. Ils sont au moins 35 civils a trouvé la mort dans cette explosion. Selon un communiqué du gouverneur de la région, le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho, 37 autres personnes blessées, dont des cas graves, sont transportées d’urgence dans les centres de santé.
« Les éléments de l’escorte ont rapidement sécurisé le périmètre et pris des mesures pour porter assistance aux victimes. Les blessés ont été pris en charge et les cas difficiles évacués vers les structures appropriées », précise le même communiqué.
Les victimes, essentiellement des commerçants et des élèves
De source sécuritaire, le convoi de ravitaillement est composé de conducteurs civils et de commerçants.
Sous couvert d’anonymat, un habitant de Djibo affirme qu’il y avait plusieurs dizaines de véhicules dont des camions et des cars de transports en commun. Ce dernier précise aussi que les victimes sont essentiellement des commerçants qui partaient s’approvisionner à Ouagadougou. Dans le rang des victimes, se comptent également des élèves qui regagnaient la capitale pour la prochaine rentrée scolaire.
Le ciel s’assombrit davantage dans le Nord avec l’emprise djihadiste
L’attaque de ce lundi 05 septembre n’est pas la première enregistrée cette année dans la région. Début août dernier, ce sont quinze soldats qui ont été tués sur ce même axe Djibo-Bourzanga dans une double attaque à l’engin explosif improvisé. Ces dernières semaines, la situation est devenue invivable pour les populations. Des groupes djihadistes ont détruit à la dynamite des lieux situés sur les axes principaux menant aux deux grandes villes du Nord du Burkina, Dori et Djibo, pour tenter de les isoler du reste du pays.
L’attaque de Djibo, probablement une réplique au Président Damiba après son message de la veille.

La nouvelle attaque terroriste qui a frappé le Nord du Burkina ce lundi 05 septembre intervient alors qu’à la veille (dimanche 04 septembre), le Chef de la junte au pouvoir, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba a dressé le bilan de cinq mois de lutte contre le terrorisme. Il a décrit un tableau sombre de la situation dans laquelle se trouvait le pays avant le coup d’Etat du 24 janvier. En terme de bilan, Paul-Henri Damiba a parlé de forces remobilisées, acquisitions d’équipements militaires, de renforcement des techniques et de désorganisation du dispositif des groupes armés terroristes par les forces armées.
Pour finir, le président du Burkina Faso a souhaité que la date du 04 septembre sonne comme un nouveau départ pour les burkinabè, à l’image de leurs prédécesseurs qui ont lutté pour la reconstitution de la Haute Volta, après sa dissolution de 1932. « Il est temps que les burkinabè se redonnent la main car ce qui est en jeu, c’est leur survie ».
A noter que le Burkina Faso a commémoré en différé ce jeudi 1er septembre, la journée internationale du souvenir aux victimes du terrorisme. Depuis 2015, le pays subit les affres des groupes armés qui occupent au moins 40% du territoire. Les familles des victimes ont profité de la commémoration pour s’adresser au président Paul-Henri Damiba sur mesures de prise en charge médicale et financière des blessés et des familles de victimes du terrorisme.