Le cacao camerounais fait souvent face à des problèmes de décotes sur le marché. Ces problèmes sont dûs aux méthodes de séchages qu’utilisent les producteurs, ce qui remet en cause sa qualité.
Dans le cadre du Projet de développement des chaînes de valeurs agricoles (PD-CVA), le ministère camerounais de l’agriculture ambitionne la construction de 55 séchoirs à cacao modernes dans le sud-ouest. Ce projet vise à maintenir une qualité optimale des fèves mises sur le marché. A cet effet, le coordonnateur du projet de développement des infrastructures agricoles et de la chaîne de valeur, Besong Ntui Ogork, vient de lancer le recrutement de prestataires. Ces prestataires sont attendus jusqu’au 17 mars pour faire acte de candidature.
Les départements qui bénéficieront des séchoirs sont : le Fako, la Meme, le Kupe Manengouba, la Manyu et le Ndian. Dans ces zones, les séchoirs seront accompagnés de structures de fermentation. Ce qui permettra d’améliorer la qualité du cacao vendu contrairement au processus qui consiste généralement à le sécher au feu, sur des séchoirs traditionnels. Il faut noter que ces manières de séchage sont dues aux réalités climatiques du Sud-ouest. En fait, le climat dans la région sud-ouest du Cameroun est caractérisé par une forte humidité. Les températures tout à fait élevées, rendent le temps parfois agréable mais aussi tropical et humide. Face à ces réalités climatiques, les producteurs de cacao n’ont plus d’autre choix que de faire la récolte en saison de pluies dans cette région du pays.
Une perte de valeur due à une mauvaise qualité de production.
Le cacao camerounais perd progressivement sa valeur sur le marché à cause de son humidité et de son odeur de fumée. Par exemple en 2017, la valeur du cacao a baissé de 200 FCFA par kilogramme en raison de sa qualité jugée inférieure. Un peu plus loin en 2013, l’Association Nationale des Producteurs de Cacao et de Café (ANPCC) a révélé que 2000 tonnes de cacao camerounais ont été refoulées des ports européens parce qu’ils sentaient la fumée. Ce qui a entraîné une perte de 3 milliards de FCFA à l’exportateur qui l’a acheté.
En dehors des séchoirs traditionnels, certains producteurs de cacao ont pris l’habitude de sécher leur produit sur le bitume. Ces procédés ont pour résultat d’intoxiquer le cacao aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, ou de l’imprégner d’une odeur tenace de fumée. Raison de plus pour construire les séchoirs modernes à cacao dans la région du sud-ouest.
Le but principal du séchage des cacaos est de ramener la teneur en humidité des fèves fermentées de 60% à moins de 8%, de manière à assurer de bonnes conditions de conservation au cacao. Il faut noter que cette opération qui demande une à deux semaines ne doit pas être trop lente ni trop rapide. Car sa lenteur peut entraîner une moisissure des graines et sa rapidité peut transformer les graines en acides. De cette façon, la fermentation se poursuit au cours du séchage. Les conditions du séchage dépendent donc de ce part des conditions de fermentation.
Pour rappel, le Cameroun occupe la 4è place dans la production du cacao sur le plan mondial et la 3è place au plan continental. Son ambition est de porter la production du cacao à 640.000 tonnes d’ici 2030.