Pour la campagne 2022-2023 du cacao qui débute le 07 octobre prochain au Ghana, le prix bord champ est fixé à 12 800 cedis (1 248 $) la tonne, soit 825 519,18 Franc CFA. Ce prix est en hausse de 21% par rapport au tarif fixé au cours des deux précédentes campagnes (10 560 cedis). L’annonce a été faite ce mercredi 05 octobre par le ministre ghanéen de l’Agriculture, Owusu Afriyie Akoto.
Deuxième producteur mondial du cacao après la Côte d’Ivoire, le Ghana a augmenté le prix bord champ de l’or brun pour atténuer les effets de la dépréciation du cedi et aussi améliorer les conditions de vie des producteurs. Cette augmentation vise également à combler les pertes liées aux problèmes d’approvisionnement en intrants agricoles.
Selon le ministre, cette augmentation « est une preuve de l’engagement du gouvernement pour assurer aux exploitants un revenu décent et rendre la production de cacao rentable ». Toutefois, il faut souligner que malgré cette hausse, le prix bord champ garanti aux producteurs ivoiriens est supérieur à celui qui entre en vigueur au Ghana. Alors que le kilogramme du cacao pour cette campagne est à 1,36 $ en Côte d’Ivoire (900f), les producteurs ghanéens devront se contenter de vendre leur matière première à 1,2 $. Une différence de rémunération pas si minime dans un contexte où les prix des produits de base ont flambé et les approvisionnements en intrants agricoles dans les pays africains ont considérablement baissé, conséquence de la guerre en Ukraine. Cette invasion de la Russie a déjà entraîné pour la campagne précédente, une chute de 13,87% de la production cacaoyère au Ghana, soit 689 000 tonnes en 2021/2022, un des records les plus bas depuis 12 ans. Cette année, un stock de 850 000 tonnes est prévu pour être récolté dans l’Etat anglophone.
Ainsi, il faut notifier que le marché mondial du cacao a enregistré un déficit d’approvisionnement au cours de la campagne 2021/2022. Et pour cause ; l’harmattan, les vents violents et secs qui soufflent en Afrique de l’Ouest. A ceci s’est ajouté les pénuries d’engrais liées à la guerre en Ukraine, sans oublier le manque de pluie chez les deux principaux producteurs mondiaux. Tous ces facteurs ont eu un effet néfaste sur l’écologie forestière des arbres.
A noter que la filière cacao au Ghana est le principal moteur du secteur agricole et fournit 9% du PIB au pays.