L’agroalimentaire est un secteur très prometteur en Afrique. C’est ce qu’a compris le Maroc en mettant en place un centre d’innovation en Agro-alimentaire à Meknès à 150 km de Rabat. D’une valeur de 28 millions de dirhams soit 2,6 millions d’euros, ce centre flambant neuf sert de pôle de formation des compétences, d’appui aux porteurs de projets et d’incubation des start-up marocain.
Baptisé « CENAM Innovation », le centre d’innovation agro-alimentaire abrite un hall technologique de 765 m2 avec un laboratoire, six chambres froides, une laverie et une décharge. Son principal but est de former et de soutenir les agro-preneurs ainsi de promouvoir une agriculture écologique. En effet, la mise en œuvre de ce complexe s’inscrit fondamentalement dans le cadre de la nouvelle stratégie : « Génération 2020-2030 » pour le développement du secteur agricole au Maroc. Une vision lancée par le roi Mohamed VI en 2020 dans l’optique d’améliorer les conditions de vie de la classe moyenne agricole et d’instaurer un équilibre socio-économique dans les zones rurales du pays.
L’agro-alimentaire, un secteur d’avenir pour l’Afrique
Avec toutes ses potentialités, l’Afrique est un continent très disposé à l’industrie agro-alimentaire. Dans le rapport « Growing Africa : Unlocking the Potentiel of Agribusiness » publié en 2013, la banque mondiale affirmait que l’agro-alimentaire africain avait le moyen de peser 1000 milliards de dollars à l’horizon 2030. Ainsi, la BAD qui s’est lancée dans le financement des projets sur le continent donne trois raisons d’investissement dans ce secteur. Il s’agit d’abord de la taille du marché parce qu’avec environ 1,2 milliards habitants, l’Afrique est le deuxième continent le plus peuplé au monde derrière l’Asie. Et selon les prévisions des Nations Unies, elle pourrait atteindre 2 milliards d’habitants d’ici 2030. Ce qui signifie que c’est un marché en pleine croissance.
La deuxième raison est liée à la qualité. Le taux de croissance soutenu du PIB dans les pays africains se traduit par l’augmentation des revenus de certains segments de population. Les consommateurs de la classe moyenne deviennent relativement plus riches. De plus en plus, ils sont exigeants et avertis sur les produits alimentaires qu’ils choisissent de consommer.
Le dernier motif concerne les facteurs de concentration. Ce qui fait qu’il y a une croissance démographique au niveau des villes africaines. Comme illustration, les grandes villes telles que le Caire, Lagos, Kinshasa et autres comptent des millions d’habitants qui ne peuvent que consommer des produits issus des industries agro-alimentaires. L’autre aspect à ne pas négliger est qu’il y a une faible concurrence sur le continent africain.
Par ailleurs, la plupart des produits agro-alimentaires sont importés alors que les pays africains disposent suffisamment de matières premières agricoles. A cet effet, le continent noir est un continent stratégique pour l’industrie agro-alimentaire. Ainsi, l’Afrique subsaharienne seule aura besoin d’environ 940 milliards de dollars US d’investissement. Sans parler de la flexibilité des exploitations et de la forte disposition d’espaces cultivables. Il faut juste conclure que le continent africain est une vraie mine d’or favorable à l’industrie agroalimentaire.