Le dialogue de réconciliation en Centrafrique avec l’opposition non armée et la société civile, promis fin décembre 2020, par le président Faustin-Archange Touadéra, s’est finalement tenu du 21 au 27 mars dernier. Au total, 450 participants ont pris part aux travaux à l’issue desquels 600 recommandations ont été proposées. Tout ceci, sans la participation de l’opposition centrafricaine.
Cinq thématiques étaient inscrites au menu de ces pourparlers qui ont duré une semaine entière. Il s’agit de paix et sécurité, gouvernance politique et Etat de droit, développement économique et social, diplomatie. Lors des travaux, les 450 participants invités de la société civile, du gouvernement et des partis politiques non armés ont travaillé en commissions.
En effet, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à Bangui, s’est déroulée dans des conditions quelques fois houleuses, lesdites discussions. Surtout quand les partisans du parti au pouvoir, le Mouvement des cœurs unis, avaient proposé la révision de la Constitution. Cette proposition avait irrité certains participants, notamment les représentants de la société civile qui avaient menacé de quitter la salle si elle venait à être inscrite dans le rapport final.
Ainsi, l’un d’entre eux affirme : « Faire sauter ce verrou pour permettre au président Touadéra de briguer un 3e, un 4e, un énième mandat, nous, en tant que société civile, on ne peut pas cautionner ça…», explique Gervais Lakosso.
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Dans son discours de clôture ce dimanche, le président Faustin Archange Touadera s’est montré satisfait car selon lui, « le dialogue républicain a atteint ses objectifs ». Il a estimé que les travaux ont été caractérisés par « la franchise, la courtoisie et la tolérance » pour aboutir aux recommandations faites. « Vous avez percé l’abcès ; aucun sujet n’a été tabou. Vous n’avez rien occulté des heures sombres ou glorieuses de notre histoire commune », a-t-il lancé.
Par ailleurs, il faut notifier que les groupes politico-armés ainsi que les principaux partis de l’opposition n’ont pas été au rendez-vous du dialogue républicain. Ces derniers ont, dans une déclaration, annoncé leur retrait, affirmant que leurs revendications, à savoir l’inclusion des groupes armés et l’inscription à l’ordre du jour de la crise post-électorale, n’avaient pas été satisfaites.
A l’issue des travaux du dialogue, 600 recommandations avaient été formulées et il ne reste que leur mise en œuvre par le gouvernement.
Pour rappel, la Centrafrique est plongée dans une crise sécuritaire qui implique différents acteurs depuis 2013. Des groupes armés règnent sur les deux tiers du pays et défient régulièrement le pouvoir central, présidé par Faustin Archange Touadéra, en place depuis 2016 et réélu le 27 décembre dans un climat d’incertitudes.