Au Bénin, la vie devient de plus en plus dure. Les prix ont connu une hausse spectaculaire sur le marché et c’est difficile pour le béninois de s’offrir trois repas par jour. Les autorités face à la question ont blâmé la crise du Coronavirus, ce qui n’a pas empêché certaines centrales syndicales de protester contre la persistance de la hausse des produits de première nécessité sur le marché béninois.
La flambée des prix de première nécessité constitue un véritable souci pour les populations béninoises. Entre mauvaise pluviométrie, mauvaise productivité et crise du Covid 19, les populations se demandent quel pourrait être le véritable facteur de cette montée des prix. Face à cette situation persistante, la confédération des centrales syndicales autonomes du Bénin avec l’appui des six autres organisations syndicales ont organisé le 18 février 2022 à la bourse du travail à Cotonou, un grand meeting de protestation.
A cette occasion, Anselme Amoussou, Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) a exprimé que les prix actuels des produits de première nécessité sur le marché sont la preuve d’une cherté de vie au Bénin. « La vie n’a jamais été aussi chère au Bénin. La mesure de petits poissons au marché est passée en deux ans à 15 000F. L’huile importée est passée de 500F/L à 1200F sur la même période. Le gari continue de nous narguer aujourd’hui à 300 F après avoir atteint 500F en 2021. Les motos à quatre temps qu’on pouvait acheter à 400 mille sont passées à plus de 500 mille sans aucune raison valable ». Sur une affiche conçut par la confédération, on pouvait lire que le prix du maïs est passé de 175F en 2016 à 296F en 2021 soit 70% d’augmentation le kilogramme, le prix de la tomate est passé de 262F à 541F soit 107% d’augmentation tandis que le pétrole de 427F à 700F etc.

De plus, la Csa-Bénin ajoute : « Le gaz domestique de 6 Kg et de 12,5 Kg ont connu des hausses de prix respectives de 31% et 28%. La tonne de Ciment est passée de 67500 à 78 000 par endroits. La tonne de fer à béton (barre de 8) est passée respectivement de 492 500FCFA à 662 500 FCFA soit une augmentation de plus de 170 000FCFA. La tonne de fer (barre de 10) est passée de 493 000FCFA à plus de 662 000FCFA soit une augmentation de plus de 169 500FCFA. A tous ces produits, il faut ajouter la nouvelle tarification de la SBEE qui a induit le relèvement à la hausse du prix de l’électricité sous la période » Pendant ce temps, le prix de l’essence frelatée évolue à dent de scie. Tantôt à 600 francs, tantôt à 475f.
Les autorités donnent de la voix
Le 29 décembre 2021, dans son discours sur l’état de la nation, le chef de l’État, Patrice Talon s’est prononcé sur les réelles raisons de l’augmentation des prix de divers produits sur le marché. « Comment ne pas, par exemple, observer que la cherté actuelle de la vie est principalement due aux effets induis de la pandémie de COVID-19 » s’est interrogé le président de la république. Il continue en affirmant : « les prix des produits manufacturés flambent autant que ceux des produits d’exportation ou des matières premières, sans oublier ceux des moyens de transport…Nous le ressentons, gravement, chacun dans son panier, alors même que les droits de douanes, les taxes et les impôts n’ont connu aucune augmentation dans notre pays et que, par ailleurs les performances de notre agriculture sont remarquables en matière de production vivrière notamment… nous sommes victime d’une situation globale et c’est la lutte victorieuse contre la pandémie qui aidera principalement à inverser cette tendance à la cherté de la vie » Pour le gouvernement, cette situation est uniquement due à la crise sanitaire qui a frappé le monde en 2020.
En effet, au cours d’un compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Léandre Wilfried Houngbédji a rassuré les centrales syndicales que les prix ont commencé déjà par baisser. « Le gouvernement a été actif pour interdire les sorties incontrôlées des produits vivriers et plus récemment pour aller jusqu’à imposer des prélèvements sur les cordons routiers pour les voisins de notre pays », un moyen qui selon lui va d’ici là faire considérablement baisser le prix des produits.
Augmentation du taux de pauvreté
Par ailleurs, cette montée drastique du prix des produits de grandes consommations a favorisé une augmentation du taux de pauvreté. Six ans en arrière, le taux de pauvreté était autour de 33%. Le PIB réel du pays a baissé à 3,8 % en 2020. Ainsi, le taux de pauvreté est passé à 45.9% dès 2020. De façon claire, environ 46 béninois sur cent n’arrive pas à vivre à hauteur de 600f CFA par jour. Néanmoins, le salaire des fonctionnaires n’a pas connu d’augmentation, ce qui n’équilibre pas du tout la balance. Malgré tout, les autorités rassurent les populations que toutes les mesures sont mises en place pour trouver une solution à cette situation.