Elles sont portées dans tous les pays d’Afrique, les perles sont un vivant symbole dans la culture africaine et traduisent différentes réalités. D’un objet de séduction à un instrument utilisé dans les rites traditionnels africains en passant par un signe de royauté, les perles permettent d’identifier l’homme noir. Elles traversent les générations et tiennent tête au phénomène de modernisation qui impacte à plusieurs égards le continent noir.
Continent de traditions au plus haut point, l’Afrique est construite de mœurs, coutumes et us qu’il convient ipso facto de raconter au reste du monde. Des pays du Maghreb à l’Est de l’Afrique en passant par l’Ouest sans oublier le Centre et le Sud de l’Afrique, les gens y vivent avec des habitudes quelques fois totalement différentes. Cependant, malgré les barrières naturelles que constituent les montagnes, la jungle et le désert, plusieurs habitudes vestimentaires ont tout de même relié ces territoires. Le port de perles fait en effet partie de ces pratiques communes à tous les pays de l’Afrique. Ainsi, c’est à l’Egypte Antique que nous devons l’histoire des perles en Afrique. De là est partie une aventure qui sera plus tard répandue sur tout un continent. Objet de parure avant tout, la perle se porte à titre d’ornement et révèle une signification à plus d’un titre.
Perle synonyme d’attraction
Un premier niveau de compréhension du mot perle renvoie directement à la hanche de la femme africaine. En effet, les perles sont reconnues pour jouer le rôle de séduction des hommes. Ainsi en Afrique, une vraie femme est celle qui prend soin de mettre cet accessoire de beauté à sa ceinture afin de mettre en exergue sa féminité et sa sensualité. Cela fait impérativement partie intégrante des habitudes de la femme africaine. A plus d’un titre, l’expérience a prouvé que le port de perles par les femmes est efficace pour dompter leur homme. En outre, les perles sont utilisées en Afrique pour fabriquer des sacs, des boucles d’oreilles, des colliers et des chaussures pour accompagner l’habillement principal des africains. Même si certaines femmes africaines préfèrent mettre les chaines à la hanche en lieu et place des perles, ces dernières restent le principal moyen de séduction pour les femmes.
Perle symbole de royauté
En Afrique, le port de perle fait aussi penser à la royauté. En dehors de leur capacité de séduction, les perles renvoient au pouvoir, et plus précisément celui royal. Ce sont des décorations honorifiques qui marquent le rang social et indiquent les mérites des personnes qui les portent. Ainsi, il est le premier signe par lequel on reconnait les rois, reine, princes et princesses dans les cours royales et communautés africaines. Cet accessoire est alors indispensable dans l’histoire des royaumes en Afrique. Compte tenu de son coût assez onéreux, les colliers faits à base des perles confèrent une certaine autorité à la personne qui les portent et sont le signe d’une aisance sociale.
Perle et rituels africains
Les perles sont aussi au cœur des croyances africaines, elles y jouent un rôle prépondérant. En effet, dans les cérémonies traditionnelles, les perles sont utilisées pour la sortie des adeptes de vodoun après un bon moment passé au couvent. Cela permet ainsi de distinguer les adeptes d’une divinité à une autre. Par ailleurs, le port de certaines perles aux nouveaux nés favorise la poussée des premières dents et aussi lutte efficacement contre les infections chez les enfants. Une autre vertu des perles en Afrique c’est qu’elle joue un rôle de protection. Elles sont donc portées pour chasser les mauvais esprits et éloigner les sorts maléfiques. Notons tout de même que ces différentes perles ne sont pas forcément à la portée de tous ; seuls les initiés s’y connaissent. Les perles se révèlent donc à travers les générations être un symbole incontournable dans la culture africaine. Heureusement, elles résistent à la modernité et s’adaptent aux réalités du monde contemporain. Pour l’heure elles continuent d’être transmises de génération en génération tel un précieux héritage.
Eliane FATCHINA