Le mardi 15 mars 2022, le burkinabè Francis Kéré a reçu le sacré prix Pritzker du meilleur architecte au monde. Cette distinction honorifique pour la première fois en faveur d’un africain vient dévoiler encore une fois, le génie artistique de l’Afrique.
Francis Kéré est connu pour son professionnalisme dans les projets d’usage public et plusieurs de ces œuvres parlent de lui à travers le continent dans les pays comme le Benin, le Mozambique, le Burkina Faso, le Togo, le Kenya…En effet, c’est pour la première fois qu’un africain reçoit une distinction de cette marque. Le lauréat vient alors de remporter une bourse de 100 000 dollars et une médaille en bronze. Du haut de ses 57 ans, l’architecte avait déjà reçu le prix d’architecture Aga Khan en 2004. Ainsi, Francis Kéré petit à petit s’est imposé dans le domaine avec de très grandes réalisations à travers le monde.
« Grace à son engagement pour la justice sociale et l’utilisation intelligente des matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel, il travaille dans des pays marginalisés, où les contraintes et les difficultés sont nombreuses et où l’architecture et les infrastructures sont absentes » ont laissé entendre les organisateurs du prix Pritzker. Ce prix détermine donc la capacité de cet architecte de renom à ériger des infrastructures malgré les pressions de la nature. « Il construit des institutions scolaires contemporaines, des établissements de santé, des logements professionnels, des bâtiments civiques et des espaces publics souvent dans des pays où les ressources sont fragiles et où la fraternité est vitale » ajoute les organisateurs du prix remis par la fondation Hyatt.
Des réalisations hors paires
Entre autres réalisations attirant l’attention, figure la rénovation du parc national du Mali à Bamako, la conception des pavillons ou des installations au Danemark, en Allemagne, en Italie, au Royaume-Unis et en Amérique. Bien plus, il a utilisé des murs en argile rafraichissante et des eucalyptus en surplomb pour recouvrir des toits en tôle ondulée à l’institut de technologie du Burkina Faso. Au Kenya, des pierres de carrières et des tours empilées ont été utilisées pour minimiser la climatisation nécessaire à la protection des équipements technologiques. Actuellement, il a été chargé de construire le siège de l’assemblée nationale du Burkina Faso dont les travaux n’ont pas encore démarré. Autant de réalisations qui ont fait de l’homme, un génie de l’architecture de renommée internationale.
Un prix malgré tout, mérité
Dans un communiqué du prixPritzker, Francis Kéré déclare que : « Tout le monde mérite la qualité, tout le monde mérite le luxe et tout le monde mérite le confort. Nous sommes liés les uns aux autres et les préoccupations en matière de climat, de démocratie et de pénurie nous concerne tous ». Ainsi, pour le lauréat, c’est d’abord le bien-être de tous qui compte. Sa politique est assez particulière : utiliser stratégiquement les matériaux locaux de construction pour offrir du solide et du confortable aux populations. Après les grandes figures de cet art telles que Frank Gehry, Tadao Ando, Renzo Piano, Zaha Habib, Jean Nouvel etc… Diébédo Francis Kéré devient ainsi le 51è lauréat de l’international prix d’architecture Pritzker.