Le Nigéria, l’un des géants des hydrocarbures du continent africain est plongé depuis quelques jours dans le noir. La situation survenue en fin d’après-midi du mardi 15 mars dernier plonge les populations dans l’embarra.
La république fédérale du Nigeria, plus grand fournisseur d’hydrocarbure en Afrique est confrontée à une importante crise énergétique. Depuis quelques jours, le pays le plus peuplé du continent est en panne d’électricité sur toute l’étendue de son territoire. Restée inconcevable, cette situation crée de remous dans le rang de plusieurs nigérians.
Des motifs particuliers
Depuis l’envahissement de l’Ukraine par la Russie, le Nigéria subit de lourdes conséquences. Le géant de l’Afrique de l’Ouest semble ne plus être autosuffisant énergétiquement. En effet, l’assaut du Kremlin a fait bondir la demande en carburant, ainsi que les prix, laissant le pays dans une grave crise économique. Il y a de cela quelques semaines seulement encore, le pays faisait face à un manque criard de pétrole. Pourtant le Nigéria dispose d’une importante réserve de pétrole sauf qu’il est obligé d’importer une grande partie à cause de ses capacités insuffisantes de raffinage. Plusieurs facteurs expliquent cette situation ; d’abord, les centrales électriques sont pour la plupart vétustes. Ces infrastructures datent de plusieurs années et sont donc vieilles.
Ensuite, ces centrales fonctionnent au pétrole ; voilà qu’il y a pénurie de carburant. Selon Muhammadu Lawal, membre du bureau de la Compagnie pétrolière nationale, le Nigeria subit à ce titre deux difficultés: « Les causes de nos problèmes sont d’une part la guerre en Ukraine, et d’autre part la vandalisation permanente de nos oléoducs. D’habitude, le Nigeria produit de quoi remplir 250 pétroliers par mois, mais en raison des sabotages, seuls 142 navires sont chargés»; fait-il savoir. En outre, le lundi 14 mars passé, une explosion s’est produite sur un oléoduc exploité par le géant italien Eni dans le sud du Nigeria, provoquant une réduction des exportations et un déversement de pétrole. Un autre incident également attribué à un acte de vandalisme avait eu lieu quelques jours plus tôt. Le comble est le fait que les populations même avec les générateurs d’électricité privés ne disposent pas de carburation pour les alimenter. Une situation alarmante qui plonge les gouvernants dans des soucis.
Moins de circulation d’engins et les avions cloués au sol
Vu l’indisponibilité et la cherté du carburant, les engins à gros moteurs sont pour la plupart garés. Les frais du transport en commun ont été doublés, voire triplés parce que le litre de carburant coûte actuellement 650 nairas, contre 250 nairas il y a seulement une semaine. Cette hausse drastique a également eu des conséquences sur le secteur aérien qui se remettait à peine de la pandémie du Covid 19. Ainsi, plusieurs compagnies aériennes locales, comme Air Peace ou encore Dana Air ont annoncé devoir reporter ou annuler des vols par manque de kérosène.
« Je m’excuse spécialement auprès de toutes les couches de la société pour cela » a déclaré le président nigérian Muhammadu Buhari dans une lettre publique. Par ailleurs, cette situation de pénurie illustre le paradoxe auquel est confronté le premier pays producteur de pétrole en Afrique. Malgré ses réserves d’or noir, il importe plus de 90% de son carburant à cause des capacités de raffinage quasi-inexistantes.