Rentré tôt le dimanche 25 septembre dans son pays, l’ancien président guinéen, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été arrêté et emprisonné dans la soirée de ce mardi 27 septembre. Cette arrestation à la veille du procès du massacre de 2009 au stade de Conakry où il devait comparaître, est une grande surprise pour son entourage qui a aussitôt réagi. Selon un des avocats de la défense, aucune détention ne peut se faire dans de telles conditions.
Moussa Dadis Camara n’est plus libre de ses mouvements. Le capitaine a été arrêté et emprisonné avec plusieurs autres coaccusés ce mardi 27 septembre en soirée, alors que le procès du massacre de 2009 au stade de Conakry s’ouvre ce mercredi 28 septembre 2022. Ils seront donc une douzaine d’hommes à se présenter devant un tribunal pour leurs agissements il y a 13 ans. Parmi eux, des anciens ministres et hauts gradés de l’armée.
La défense dénonce la procédure d’arrestation
Maître Salifou Béavogui, avocat de Claude Pivi, alias « Coplan », ancien ministre en charge de la sécurité du président, n’a pas hésité avant de dénoncer le mode d’arrestation des mis en cause.
« A la veille d’un procès, on ne peut pas appeler les accusés, leur dire : « bon écoutez, on vous envoie en prison ». Il n’y a aucun type de détention, mais hélas, nous avons été incompris. Ils ont assumé, finalement, ils ont conduit nos clients en prison pour l’ouverture du procès », explique-t-il.
Il faut dire que Claude Pivi, alias « Coplan », ancien ministre en charge de la sécurité du président, avait l’autorité sur la garde présidentielle. Il ne se serait pas rendu au stade, mais différents témoignages le mettent en cause avec ses hommes dans des méfaits dans les quartiers alentour.
Ce procès, un espoir pour les familles des victimes
L’attente a été longue pour les familles des victimes qui ne veulent que justice soit faite. Plusieurs associations avaient aussi entrepris des démarches auprès des autorités du gouvernement précédent sans suite.
« Tout le temps, on demandait à ce qu’Alpha Condé accepte de les mettre en congé, jusqu’au moment où la justice va donner son verdict. Aujourd’hui, c’est le moment. Ils sont à la maison centrale, je pense que l’on commence à avoir la vérité, espérons que ça va aller et que cette vérité toute la Guinée va l’apprendre », explique Asmaou Diallo, présidente de la principale association de proches des victimes.
Moussa Dadis Camara et plusieurs autres personnalités sont accusés d’avoir ordonné des actes d’assassinat, violences sexuelles, pillages, arrestations et torture le mercredi 28 septembre 2009.