Ils sont des centaines à descendre dans les rues à Durban pour exprimer leur ras-le-bol face au phénomène de l’immigration illégale. Ces sud-africains, manifestants du mouvement Dudula ne réclament qu’une seule chose : que le gouvernement prenne des mesures strictes à l’égard des immigrés sans papiers.
Les manifestants du mouvement Dudula ont pris d’assaut les rues de Durban pour dénoncer le phénomène de l’immigration illégale. A travers des chants et slogans, ils ont une fois de plus demandé au gouvernement de prendre des mesures strictes à l’égard des immigrés sans papiers.
Des étrangers sans papiers nuisibles au pays ?
Selon eux, ces étrangers seraient impliqués dans de nombreuses activités criminelles dans le pays. Le secrétaire général du mouvement, Zandile Dabula explique : « Le problème, c’est que des gens viennent dans le pays sans avoir de papiers et le gouvernement ne fait rien à ce sujet… Il est donc compliqué de les retrouver lorsqu’ils commettent un crime. Nous avons juste besoin que nos ministères appliquent réellement les lois qui sont là, parce que ces textes ne sont pas appliqués ».
Même si cette marche célèbre le lancement de l’Opération Dudula dans le KwaZulu–Natal, les manifestants ont choisi Durban pour se rassembler car ils estiment que la ville portuaire est utilisée comme point d’entrée pour acheminer des contrefaçons depuis l’étranger.
« Je ne comprends pas pourquoi on devrait nous traiter de xénophobes parce que tout ce que nous demandons, c’est que les gens aient des papiers quand ils viennent dans ce pays », continue le secrétaire générale, « ça se fait dans d’autres pays, mais les gens ne sont pas traités de xénophobes, mais pourquoi sommes-nous traités de xénophobes alors que ce sont des Sud-Africains qui le font ? »
Un pays régulièrement en proie à la xénophobie
La pauvreté est le principal moteur des tensions en Afrique du Sud. Les résidents sud-africains estiment à tort ou à travers que les étrangers sont la cause de nombre de leurs difficultés. Dudula est un mot de la langue zouloue qui signifie « repousser » ou encore » faire reculer « , ce qui donne un indice sur ce qu’ils veulent. Il faut noter que ce pays est continuellement en proie à la flambée xénophobe. En effet, il y a quelques jours, Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud a condamné l’opération Dudula, la qualifiant de « justicière » et illégale. Le président sud-africain a également exprimé sa crainte de voir ce mouvement se solder dans un bain de sang.