Le président Cyril Ramaphosa, soupçonné de malversations financières, ne fera pas face à une procédure d’impeachment (destitution). C’est ce qui ressort de la session parlementaire de ce mardi 13 décembre où plus de 50% des députés ont voté en faveur du dirigeant, empêchant ainsi l’ouverture d’une enquête pour le relever de ses fonctions.
C’était une session parlementaire cruciale, car elle devait sceller le sort du président sud africain. Au cœur d’un scandale de corruption depuis des mois, Cyril Ramaphosa ne sera pas incriminé dans l’immédiat. Le vote des députés à l’assemblée ce mardi a réuni 214 voix contre la procédure, tandis que 148 ont voté pour et deux abstentions ont été notifiés. Chacun des députés a justifié publiquement son choix, en s’exprimant dans les onze langues officielles du pays. Ce fut l’un des débats les plus houleux du parlement sud africain. A l’arrivée, « L’enquête ne sera donc pas poursuivie », a conclu la présidente de l’Assemblée nationale, Nosiviwe Mapisa-Nqakula.
Pour rappel, en 2020, le président sud africain avait été victime d’un vol dans sa ferme, au cours duquel 580000 USD lui avait été dérobé. Cependant, Cyril Ramaphosa a volontairement décidé de faire taire ce cambriolage. Ses opposants lui reprochent alors de ne pas avoir déclaré le vol pour dissimuler une éventuelle origine illégale. De l’argent sale, selon la plainte déposée en juin par un opposant politique. Le fruit de la vente de vingt buffles, selon le président. D’où une enquête parlementaire de trois juristes qui indique que le président « a pu commettre » des actes contraires à la loi. Voilà l’objet du vote.
Malheureusement ou heureusement, les élus du peuple n’ont pas voulu aller au fond de l’affaire. Et ce, grâce à la consigne de l’ANC (Congrès national africain, parti du président au pouvoir) à ses députés de rejeter une telle procédure. Si plus de 50% des députés avaient voté pour la démarche, une procédure de destitution aurait été lancée pour examiner l’affaire en détail. Bien qu’il soit divisé, l’ANC conserve plus de la majorité des sièges au parlement.