A Bamako, le projet de nouvelle constitution a été remis au président de la transition Assimi Goïta ce lundi 27 février. Le texte renforce les pouvoirs du locataire du palais de Koulouba en lui permettant d’ordonner la mobilisation générale, et relègue la langue française au rang de «langue de travail». Le document devrait être soumis à référendum le 19 mars.
Le document de 29 pages renforce considérablement le pourvoir du président. Il confère par exemple à ce dernier, le droit de déterminer la politique de la nation ; une responsabilité qui incombait au Premier ministre. Ensuite, le nouveau projet accorde au président le pouvoir de nomination et de révocation du premier ministre et des ministres. Aussi, il peut ordonner la mobilisation générale pour la participation des citoyens à la défense de la Patrie lorsque la situation sécuritaire l’exige.
De plus, c’est devant le président que le gouvernement sera responsable, et non plus devant l’Assemblée nationale que le président peut dissoudre désormais. Enfin, les prochains chefs d’Etat maliens peuvent initier des lois au même titre que les parlementaires. En bref, la majorité des pouvoirs est concentré dans les mains du président. Toutefois, le document précise qu’aucun président ne fera plus de deux mandats.
Autre point capital dans ce projet de nouvelle loi fondamentale, « les langues nationales sont les langues officielles du Mali. Le français est la langue de travail et l’État peut adopter toute autre langue comme langue de travail », stipule l’article 31 de la présente loi.
Par ailleurs, « Tous ces amendements visent à prendre en compte les aspirations profondes du peuple malien, ses préoccupations enregistrées lors des séances de restitution, d’écoute et d’échange à travers toute l’étendue du territoire malien », a indiqué le coordinateur de la commission de finalisation du projet de la nouvelle Constitution de la République du Mali, Fousseyni Samaké à la cérémonie de remise du document, cité par l’agence APS.
Selon les réformes mises en avant par les militaires pour justifier leur maintien au pouvoir, cette nouvelle constitution est une étape primordiale. Son adoption serait un pas décisif dans le chronogramme de la transition qui vise à aboutir à un retour des civils au pouvoir à travers des élections en février 2024.