Face au regain de l’insécurité à Butembo, Beni et Lubero, plusieurs opérateurs économiques annoncent un mouvement de grève de 7 jours dès le lundi 10 octobre prochain. Membres de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), ces derniers entendent interpeller une nouvelle fois le président de la République sur cette situation qui paralyse leurs activités.
Le mouvement d’humeur démarre le lundi prochain et ce, pour 7 jours. Par cette mesure drastique, ces opérateurs économiques veulent porter leur voix plus haut après plusieurs vaines tentatives.
Dans une lettre adressée au président Tshisekedi, ces derniers regrettent que le gouvernement congolais n’ait pas pris en compte leurs revendications décrites dans leurs lettres du 14 avril, 15 avril, 20 septembre et 10 août 2022, correspondances dans lesquelles ils font part de leur inquiétude au sujet de la dégradation de la situation sécuritaire dans la contrée.
L’insécurité rend la vie difficile à Butembo, Beni et Lubero
Depuis 2014, Butembo, Beni et Lubero, toutes des localités du Nord-Kivu, sont confrontée à une situation sécuritaire dégradante. L’on assiste à d’interminables tueries et enlèvements des civils ainsi qu’aux incendies des marchandises des populations.
« Voici plus de 7 ans que nous sommes asphyxiés par les massacres qui gangrènent au quotidien l’économie dans nos 2 villes de Butembo, Beni et les 2 territoires. Nos marchandises sont pillées et brûlées, y compris nos véhicules. Nos clients sont tués et massacrés. Nos anciens clients sont devenus nos actuels déplacés, une circonstance quasiment difficile sur le plan économique, commercial et financier voire les capitaux sont voués à la consommation», expliquent ces opérateurs économiques.
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Plus loin, ils se plaignent de leur incapacité à se soumettre à leurs devoirs civiques en payant les différents impôts et taxes étant donné qu’ils ne réalisent plus de bénéfice.
7 jours de grève avec cessation de toutes les activités commerciales
Du côté de l’exécutif, aucune réaction jusque-là par rapport à la situation en dépit des nombreuses démarches menées entre-temps. Et pour donc pousser le président congolais à accéder à leurs revendications, notamment celle de voir cette zone déclarée sinistre, ces opérateurs économiques décident de cesser toutes les activités commerciales entre le 10 et le 17 octobre prochain à l’exception d’officines pharmaceutiques et d’écoles. Ils annoncent également qu’ils ne paieraient ni impôts, ni taxes jusqu’au rétablissement total de la sécurité.
Cela faisait 8 ans le dimanche 2 octobre dernier, que les premiers massacres des civils entretenus par les rebelles d’Allied democratic forces (ADF) sont enregistrés en région de Beni. Des milliers de personnes sont tuées et des centaines de véhicules privés et surtout commerciaux ont également été incendiés. Ce qui a énormément fragilisé l’économie dans la majeure partie du Grand Nord-Kivu.