Ce jeudi 30 mars doit se tenir au tribunal de Dakar, le procès pour diffamation entre le leader de l’opposition Ousmane Sonko et le ministre du tourisme Mame Mbaye Niang. Face à la crainte d’une nouvelle journée de violences, plusieurs mesures ont été prises pour assurer la sécurité des populations.
Alors que l’opposition sénégalaise a annoncé qu’elle maintenait ses manifestations à Dakar ce 30 mars malgré l’interdiction des autorités, de nombreux commerces et banques ont décidé de restreindre leurs activités ou aménager leurs horaires de travail.
En effet, le gouverneur de Dakar a averti, pour des raisons de sécurité, de l’interdiction de la circulation des deux roues ce jeudi de 06 h du matin à 00 h et a interdit la vente de carburant au détail. Ainsi, la société de transport public Dakar a annoncé la suspension du trafic de ses bus.
En outre, le ministère de l’Education a décidé d’anticiper le début des vacances de Pâques pour les écoles et universités sénégalaises. Celles-ci, prévues respectivement pour le 1er avril et le 31 mars, ont été avancé à avant-hier mardi, en prévision d’éventuels troubles.
Ces derniers jours, la capitale Dakar a été témoin d’une série d’affrontements entre les partisans d’Ousmane Sonko et les éléments de force de sécurité et de défense. Les medias locaux rapportent que Dakar qui était d’habitude bouillonnante et toujours embouteillée, a fonctionné au ralenti ce mercredi 29 mars.
Ouvert depuis le 2 février, le procès a été renvoyé à deux reprises notamment à la demande des avocats du leader de Pastef dans une ambiance tendue et électrique.
A l’origine de ce jugement, le ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang, reproche à Ousmane Sonko d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport de l’IGE (Inspection générale d’Etat) pour sa gestion d’un fonds de 29 milliards de francs CFA du Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC). Monsieur Niang qui conteste l’existence de ce rapport, a saisi la justice d’une plainte pour diffamation contre M. Sonko.
Mais Monsieur Sonko dénonce un procès politique visant à compromettre sa candidature pour les présidentielles de 2024.
En marge à ce procès, la principale force de l’opposition (YAW), avaient appelé ses partisans à manifester les 14, 15 et 16 mars dernier. Ces manifestations devenues violentes, avaient occasionné la mort de trois personnes et plus d’une centaine d’arrestations. Cette semaine encore, l’opposition a maintenu ce mot d’ordre de manifestations sur l’étendue du territoire les 29, 30 mars et 3 avril. Elle dénonce entre autres, « les arrestations et détentions arbitraires », et « l’instrumentalisation de la justice ».