La Libye veut relancer son tourisme avec les habitations souterraines de la ville de Ghariane, au nord-ouest du pays. Ces demeures pour la plupart centenaires, sont creusées dans la roche et se fondent dans les flancs rocailleux du mont Nefoussa. Ce sont de véritables trésors et un levier du développement touristique pour la Libye.
La ville de Ghariane, au nord-ouest de la Libye abrite encore quelques dizaines de maisons troglodytes. Ces bâtiments troglodytes tempérés l’hiver et frais durant l’été, ne servent pas seulement d’habitation pour les humains et les bétails. Bien plus, certains étaient destinés aux cultes tandis que d’autres étaient fortifiées et avaient un usage militaire.
Une architecture hors paire
De véritables œuvres architecturales, ces constructions respectaient la nature de la roche dans laquelle creuser pour éviter tout effondrement. Selon les détails de Al-Arbi Belhaj descendant de constructeur d’une maison souterraine, « Il existe trois types de maisons souterraines : le damous, le fasil et le housh al-hafr, comme la maison de mon ancêtre Omar Belhaj… Le fasil est construit sur un endroit en pente, en forme de demi-cercle, appelée garra, dans le dialecte ici, et comporte trois ou quatre pièces, et le deuxième demi-cercle est complété par une construction ; la moitié est creusée sous terre et l’autre moitié est construite ».
Parmi ces habitations, certaines ont déjà fait plus de 2 300 ans, mais une seule maison a pu être conservée en état. De nombreux propriétaires ont délaissé les constructions traditionnelles pour se tourner vers des logements plus modernes. Et depuis 2011, elles ne sont plus assez fréquentées. Les populations berbères du mont Nefoussa et leurs maisons troglodytes ont longtemps été une attraction touristique.
D’une manière ou d’une autre, ces habitats sont les vestiges d’une civilisation bien riche. « Il y a beaucoup d’héritages partagés dans la culture des maisons souterraines Damous et des Housh al-Hafr avec nos frères en Tunisie…De Nalut à Gabès, il y a la tribu Zenata, de Matmata et de Tataouine, ce sont toutes d’anciennes villes et colonies libyennes ou amazighes. Les mêmes motifs et les mêmes styles sont présents à Nalut, ou à Yefren » explique l’historien Youssef Al-Khattali.
Par ailleurs, tout s’est arrêté en 2011 avec la chute et la mort de Kadhafi. Aujourd’hui, le pays de sept millions d’habitants compte tourner la page d’une décennie de chaos. Ainsi, les maisons troglodytes pourraient devenir une source de relance de l’économie libyenne. Les habitants espèrent que le retour du tourisme dans le pays pourra les aider à restaurer et entretenir les lieux.