La circulation des stupéfiants devient de plus en plus remarquable en Afrique de l’Ouest. Ces produits du marché noir, bien que, interdits de commercialisation, s’infiltrent subtilement dans des valises et dans des cargaisons dans l’espace Ouest africain. Saisie de cocaïne par-ci, de cannabis par là ; l’Afrique de l’Ouest se positionne ces dernières années comme un marché de transit et de consommation de tout type de stupéfiants.
La question retentit dans le cœur de plus d’un. L’Afrique de l’Ouest serait-elle devenue la plateforme de la circulation des stupéfiants ? En effet, les stupéfiants sont des substances psychotropes ou psychoactives qui perturbent le système nerveux central de l’homme. Ainsi, ils perturbent non seulement notre perception des choses, mais aussi nos comportements et nos pensées. Elles sont nombreuses ces drogues : la cocaïne, le cannabis, l’héroïne, le chanvre indien…L’Afrique de l’Ouest avec les multiples saisies, semble se positionner comme un espace de commercialisation et de consommation. Nonobstant, il faut reconnaitre que le trafic de drogues n’est pas un phénomène extraordinaire. Mais ce sont les chiffres de ces dernières années qui sont inquiétants. D’abord, selon les Nations unies, environ 50 tonnes de cocaïne destinées au marché européen transitent chaque année par le golfe de Guinée. Ensuite, on note le tramadol, un grand antalgique qui envahit de façon grandissante les pays de l’Afrique de l’Ouest.
Un marché en croissance ?
Au Bénin, le phénomène devient très récurrent. Alors qu’en 2021, la quantité d’une seule saisie dans un entrepôt à Sèmè kpodji était de 2,5 tonnes. Le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme(CRIET) a annoncé quelques temps après, 750 kg de cocaïne découverts à Cotonou. En 2019, 78 tonnes de drogue diverses avaient été expédié de l’Uruguay vers l’Europe via le Bénin. Si parfois les quantités infirmes sont interceptées dans les aéroports, les gros chargements sont par contre livrés via les ports.
A Abidjan en Côte d’ivoire, le 25 février 2021, 1,5 tonnes de cocaïne en provenance de l’Amérique latine a été saisi par la gendarmerie nationale.
En outre, plus de deux tonnes de cocaïne ont été arrêté au port de Dakar(Sénégal), trois tonnes de chanvre indiens à Ouagadougou au Burkina Faso, 800 grammes de cocaïne à Yaoundé au Cameroun en 2021.
Au Niger le 02 janvier dernier, 200kg de cocaïne ont été découverts dans une voiture de la mairie de Fachi. Les deux suspects (le maire et son chauffeur), auraient transporté le produit vers la Libye après qu’il ait été clandestinement introduit dans le pays depuis le Mali.
Pour ne citer que ceux-là, sans ambages, l’on pourrait croire que l’Afrique de l’Ouest s’érige véritablement en une plaque tournante du trafic des stupéfiants.
Une responsabilité à plusieurs niveaux

Selon les dernières estimations de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), les récentes saisies de cocaïne en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin, Cap-Vert, en Guinée Bissau, en Gambie et au Sénégal, atteignent 42 tonnes entre 2019 et 2021. De si grande quantité de stupéfiants qui circule librement dans l’espace Ouest de l’Afrique sans que personne ne s’en inquiète. En fait, ces statistiques, alarmantes, montrent clairement une hausse de la consommation des stupéfiants en Afrique.
Par ailleurs, pourrait-on affirmer sans risque de se tromper que le système sécuritaire au niveau des ports et aéroports est défaillant ? ou encore pourrait-on soupçonner une certaine complicité entre les narcotrafiquants et les autorités ? Sinon, comment peut-on expliquer la trajectoire de la drogue d’un pays à un autre sans qu’il n’y ait de saisie.
La justice africaine n’en serait-elle pas pour quelque chose ? On connait souvent les affaires de drogues devant les juridictions mais la suite donnée à ces dossiers est-elle répressive ?
Et quand les politiques s’y mêlent, c’est tout un scénario qui est alimenté pour tromper les populations. Autrement dit, votre appartenance politique peut jouer en votre faveur en cas de dérives. Toute chose qui remet en cause une lutte efficace contre le trafic des stupéfiants en Afrique de l’Ouest.
Pour ralentir ou même éradiquer le trafic, il faudra au prime abord, un consensus entre les dirigeants ouest africains. Car un pays tout seul ne peut pas lutter efficacement contre le phénomène parce qu’il s’agit d’un circuit. De même, il faudra renforcer les contrôles douaniers et laisser les forces de l’ordre bien faire leur travail.