En Tunisie, un bateau de migrants a échoué en pleine Méditerranée la semaine dernière alors qu’ils tentaient de gagner les côtes italiennes. Six corps sans vie avaient été repêchés par les garde-côtes dans la nuit du 6 au 7 septembre et six nouveaux autres ce lundi 12 septembre. Ce qui fait monter le dernier bilan à 12 morts.
Au total, 37 personnes, toutes de nationalité tunisienne avaient pris place dans ce bateau, parti de la côte d’El Awabed dans la région sud de Sfax. Ces migrants essayaient d’atteindre les côtes italiennes comme des centaines d’autres. Malheureusement, ils n’arriveront pas à destination car les courants forts de la mer ont fait couler leur bateau. Le dernier bilan de ce drame fait état de 12 morts, six nouveaux corps ayant été repêchés par les garde-côtes, ce lundi 12 septembre, au large de Mahdiya, ville du centre-est du pays, selon les autorités.
Augmentation considérable des départs clandestins
Malgré les grands risques liés à la traversée de la Méditerranée, les chiffres des départs clandestins vers les côtes italiennes connaissent une énorme croissance depuis 2021. Cette année, 20 018 migrants ont été empêchés de franchir les frontières maritimes, a indiqué le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli. Ces exilés sont des ressortissants de pays d’Afrique subsaharienne (12 466) et des Tunisiens (7 552).
« Le chemin de la Méditerranée centrale a été emprunté par plus de 42 500 personnes durant les six premiers mois de 2022, soit une hausse de 44% par rapport à la même période de l’année 2021 », selon l’agence européenne Frontex.
Plusieurs autres tentatives clandestines de traversée de la Méditerranée déjouées
26 tentatives de migration irrégulière par voie maritime ont été par ailleurs déjouées par la garde nationale dans la soirée du samedi 10 septembre, a fait savoir l’agence de presse tunisienne (TAP). 426 exilés ont été secourus lors de ces opérations dont 140 originaires d’Afrique subsaharienne et 284 de Tunisie. Douze bateaux et seize moteurs ont également été saisis.
Crise économique, principal motif des départs clandestins
Samia Abou Slama Létaeif est membre du comité directeur du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG qui travaille notamment sur la migration clandestine tunisienne. Selon ses explications, l’augmentation du nombre de migrants illégaux tunisiens est due à l’appauvrissement d’une partie de la population.
« Les personnes qui courent le risque d’une émigration clandestine, particulièrement, voient et considèrent que le risque est moindre par rapport aux mauvaises conditions qu’elles vivent ».
Il faut rappeler que vers la fin du mois d’août, en seulement quelques jours, les autorités tunisiennes ont intercepté ou secouru plus de 500 migrants illégaux, lors de plusieurs opérations de sauvetage. Trois autres corps de personnes originaires d’Afrique subsaharienne ont été aussi retrouvés près de la ville de Ras Jedir, à proximité de la frontière libyenne le 21 août dernier.