Deux ans après la fermeture du parlement par le président Kaïs Saïed et un an après sa dissolution (en mars 2022), l’Assemblée des Représentants du Peuple tunisien (ARP), rouvre ses portes aux nouveaux députés. L’invitation à la tenue de ladite réunion et au démarrage des travaux du nouveau Parlement a été actée par un décret présidentiel en date du 8 mars 2023.
A Tunis, les députés issus des élections législatives du 17 décembre 2022 et du 29 janvier 2023 tiennent leur première séance plénière ce lundi 13 mars. Ainsi, selon le décret présidentiel qui consacre l’ouverture de la plénière inaugurale de ce jour, les échanges doivent se dérouler autour de la prestation de serment des députés, des candidatures au poste de président de l’ARP ainsi qu’aux opérations de vote.
De plus, l’élection du président de l’ARP et ces deux vice-présidents se fera par un vote secret. Le candidat à la présidence du Parlement doit obtenir la majorité absolue des voix, selon l’article 7 dudit décret. Si aucun des candidats n’obtient la majorité, un second tour sera organisé et mettra en lice les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix. En cas d’égalité, le candidat le plus âgé sera déclaré vainqueur. Si l’égalité persiste, le vainqueur sera déterminé à l’issue d’un tirage au sort. La plénière sera levée une fois le président et les deux vice-présidents élus.
A noter que la nouvelle Assemblée marque une rupture avec la précédente, car elle émane d’une nouvelle Constitution adoptée par référendum le 25 juillet 2022. (un an après que le président Kaïs Saïed a suspendu le Parlement et dissous le gouvernement dans le cadre de mesures exceptionnelles qu’il a décidées). La nouvelle Constitution a de ce fat, introduit des changements profonds en concentrant tous les pouvoirs aux mains du président. Au nombre de ces changements, le nombre de députés à l’ARP a été revu et passe de 217 à 161. Dans le même temps, le régime politique redevient présidentiel alors qu’il était semi-parlementaire dans la Constitution de 2014.
S’exprimant ce samedi 11 mars lors d’une visite qu’il a effectuée, au siège du quotidien La Presse sur les activités du prochain parlement, le président tunisien a déclaré que « Les blocs parlementaires font partie du passé et les législations doivent refléter la volonté générale et non les intérêts de certaines parties nostalgiques de l’ancienne ARP ou de la dernière décennie ».
Par ailleurs, pour sa première plénière, les 161 membres du nouveau parlement tunisien ne seront pas au complet. 154 y seront, a-t-on appris. Et ce, dans la mesure où les élections législatives n’ont pas pu avoir lieu dans 7 circonscriptions à l’étranger, faute de candidatures valides. L’Instance supérieure indépendante pour les élections organisera d’ailleurs des élections partielles pour combler les sièges vacants, rapporte Anadolu.