La huitième édition du festival Graffiti ‘’Effet Graff Bénin’’ s’est ouverte depuis le 11 avril 2022 dernier et permet de raconter par des dessins, l’histoire des peuples du Bénin et d’Afrique sur le mur du Port de Cotonou. Intitulé « The new Benin, mur du port », c’est un projet sur les cultures africaines pour reprendre possession de l’histoire de l’Afrique et du Bénin en particulier afin de se projeter vers le futur.
C’est un festival international des arts urbains qui permet à plusieurs graffeurs nationaux, de la sous-région et de l’occident, de révéler leur talent au public pendant plus d’un mois. Il attire ainsi la participation d’artistes du Bénin, du Sénégal, du Kenya, du Ghana, du Togo, de la Côte d’Ivoire, d’Algérie, du Maroc, du Brésil, de la Martinique et de la France.
En effet, initiée pour la première fois au Bénin en 2013 par Laurenson Djihouessi sous l’égide de l’association ASSART, le festival Effet Graff entend rendre l’art accessible à tous à travers la promotion des cultures urbaines ; célébrer et rendre hommage aux figures emblématiques noires qui ont marqué l’histoire du Bénin, de l’Afrique et du monde. Le promoteur du festival, ambitionne donc de faire du Bénin l’une des références en Afrique en matière de graffitis et d’arts urbains.
Ainsi, pour cette 8è édition, c’est le mur du Port Autonome de Cotonou (PAC), un espace de 660 mètres qui sert désormais de support pour créer un musée à ciel ouvert.
Un musée pas comme les autres où les fresques sont une représentation de l’histoire du pays et aussi une perspective du « Bénin nouveau » dont rêve le peuple. « L’idée derrière ce thème, c’est de raconter l’histoire du Bénin, parler de la vie actuelle du pays et faire une projection sur le futur » nous a confié Lionel Attèrè, l’un des artistes locaux peintres graffeurs de l’évènement. On y retrouve de ce fait, des représentations de l’esclavage, la femme africaine, le guèlèdè, le zémidjan, la production locale du coton, le roi Gbèhanzin, les symboles du royaume d’Abomey…
Lionel Attèrè, se dit heureux d’avoir contribué à cette œuvre d’art considéré comme le mur le plus long au monde. A l’occasion, il a choisi, de valoriser la production locale. « Pour moi, le nouveau Bénin c’est le Bénin développé et il n’y a pas de Bénin développé sans la transformation locale, sans une valorisation de notre culture ».
Grâce à ces artistes graffeurs, cette zone considérée comme l’une des plus fréquentées de Cotonou, aura reçu un important coup de lumière et de couleurs artistiques. On n’y passe plus sans découvrir un pan de l’histoire du Bénin.
Par ailleurs, le festival Effet Graff est l’un des événements artistiques les plus importants en Afrique. Il participe à « l’esthétique des villes, l’assainissement et l’aménagement d’un cadre de vie idéal, beau, attrayant, paisible et coloré » selon la Directrice de la Galerie Nationale Madame Léa Awunou Roufaï. Du coup, ce projet de l’association Assart cadre bien avec l’ambition du gouvernement béninois de développer et promouvoir le tourisme sous toutes ses formes. A noter que ce festival bénéficie du soutien indéfectible de la fondation Claudine Talon.
Le mur du port qui fait objet de cette édition, entre progressivement dans la liste des sites touristiques de Cotonou. A noter que cette 8è édition du festival Effet Graff prend fin le 20 mai prochain compte tenu du retard dans le démarrage.