Démarré le jeudi 2 décembre, le 20 è symposium de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP), a pris fin ce vendredi 3 décembre 2022 au Chant d’Oiseau à Cotonou. Ces assises qui marquent aussi la commémoration des 25 ans de création de cet institut, ont permis aux différents acteurs conviés de se concerter pour ensuite prendre des résolutions. Ces résolutions, au nombre de cinq, sonnent comme l’appel solennel de l’IAJP à tous les citoyens béninois à s’engager de manière responsable pour la vitalité de la démocratie et la légitimité du parlement.
Deux principaux thèmes étaient au cœur des travaux du 20 è symposium de l’IAJP. Les participants ont échangé dans un premier temps sur « Induire une nouvelle culture du travail au Bénin pour une démocratie de maturité », le thème consacré à l’année 2022. Et pour le 20 è symposium proprement dit, c’est « Le peuple et le parlement » qui est retenu comme thème. Ces deux thématiques, objets de réflexions intellectuelles, ont tracé les sillons d’une discussion riche et favorisé la rédaction de l’appel de l’IAJP qui se résument en cinq convictions.
Au cours d’une conférence de presse qui a sanctionné la fin des travaux de ce 20 è symposium, le directeur de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP), l’Abbé Eric Aguénounon, a présenté les cinq grandes conclusions issues de la concertation avec les participants.
La démocratie, au-delà des exigences électorales
« L’urgence institutionnelle de l’organisation des élections devrait s’arrimer avec la nécessité de la liberté politique et de l’impartialité dans le choix inclusif des divers élus de la Nation », s’est exprimé l’Abbé Eric Aguénounon, directeur de l’IAJP. A l’en croire, il appartient aux gouvernants, c’est-à-dire ceux qui tiennent le gouvernail, d’incarner véritablement ce qu’ils doivent être : concitoyens et guides.
La libre expression du droit de vote
Disons oui à la liberté de voter et d’aller voter. Celui qui ne veut pas voter, qu’il reste tranquillement chez lui sans perturber les autres. L’abstention parle quand elle est collective et elle est plus forte que la violence éparse.
Les institutions de la République appelées à jouer leurs partitions
La responsabilité éthique des institutions de la République est cruciale en période électorale, mais appelle la grande vigilance de la part des candidats, des électeurs et du peuple. Il revient à l’État de créer les conditions d’exercice d’une telle veille et vigilance citoyenne. A ce sujet, les élections inclusives démontrent la maturité des dirigeants d’une nation et la bienveillance pour leur peuple. Elles sont gage d’un climat électoral et post-électoral pacifique.
La nécessité d’une opposition objective et constructive
Pour la paix et la bonne gouvernance, il faut nécessairement une opposition digne du nom. Cela ne signifie pas qu’elle est forcément l’adversaire du gouvernement en place, mais une institution qui permet d’élargir le champ de vision et de faire d’autres propositions. Un pays qui se respecte ne peut pas se développer convenablement sans une bonne opposition de contradiction.
Au nom de la paix
Pour la paix et la quiétude dans notre pays lors des élections prochaines, chaque citoyen doit choisir librement et en toute responsabilité son représentant au parlement. Pour ne pas que les élections prochaines soient boycottées par la population, il faut absolument qu’elles puissent être inclusives jusqu’au bout. Des élections inclusives donnent aux citoyens la chance de choisir leurs représentants en toute responsabilité. Imposer des représentants à la population à travers les élections dénote de la faiblesse de la sphère politique et ceci fait entorse à la paix que nous recherchons.
Pour finir, le directeur de l’IAJP, l’Abbé Eric Aguénounon, n’a pas manqué d’exhorter les uns et les autres à rechercher en toutes circonstances la paix et la concorde.