Le Cameroun, pays d’Afrique centrale d’environs 25 millions d’habitants, connaît actuellement un pic de l’épidémie du choléra. Un record jamais atteint dans le pays depuis plus de dix ans.
Cent cinquante-quatre personnes sont mortes du choléra d’octobre 2021 en juin 2022 (soit en huit mois) au Cameroun. Selon le point fait ce lundi par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires(OCHA) de l’ONU, 8241 cas ont été recensés depuis la résurgence de cette maladie.
Alors qu’en mai, la situation épidémiologique du ministère de la santé faisait état de 140 morts avec 7287 cas signalés dans les régions du Littoral, le Sud-Ouest et l’Ouest. C’est dire que le taux d’incidence augmente jour après jour. Parmi les régions touchées par l’épidémie, on peut citer, le Centre, le Littoral, le Sud-Ouest, le Nord et l’Ouest.
« La région du Sud-Ouest qui fait face à une crise sécuritaire, a le taux de contamination le plus élevé avec 5628 cas et 90 décès. Elle est suivie par le Littoral avec 2208 contaminations et 58 décès », a souligné l’OCHA.
Ce lundi, les Nations unies ont annoncé que le Fonds central d’intervention d’urgence de l’ONU a débloqué 1.7 millions de dollars en faveur d’une réponse urgente à l’épidémie qui fait actuellement ravage dans le pays.
On s’en souvient, la précédente vague du choléra au Cameroun avait fait 66 morts entre janvier et août 2020.
Début 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait qu’il y a avait chaque année de 1,3 à 4 millions de cas de choléra et 21.000 à 143.000 décès dus à cette maladie dans le monde.
Accès à l’eau potable
Bien que le Cameroun ait souvent été touché par le choléra, le pays n’a pas connu d’épidémie de choléra de cette ampleur depuis plus d’une décennie. En effet, le choléra est une infection bactérienne de l’intestin grêle qui provoque une diarrhée aiguë et une déshydratation intense. Alors que la bactérie responsable du choléra est généralement présente dans l’eau ou dans les aliments contaminés par les matières fécales d’une personne infectée. Ainsi, la situation épidémiologique actuelle du pays pointe du doigt un problème bien commun aux pays africains : le manque d’eau potable.
Selon le rapport de l’UNICEF publié le 22 mars 2022, « sur le continent, cependant, 418 millions de personnes manquent encore d’un service d’eau potable de base, 779 millions manquent de services d’assainissement de base (dont 208 millions qui pratiquent encore la défécation à l’air libre) et 839 millions manquent de services d’hygiène de base ». Il est donc évident, l’accès de la population à l’eau potable et aux latrines reste limité ou inexistant, et les conditions d’hygiène générales sont inadéquates.
Face à cette situation, respecter autant que possible les mesures d’hygiène c’est se prémunir de la maladie.