Dans un rapport publié le jeudi 11 août 2022 par l’ONG Human Rights Watch, l’armée camerounaise est accusée d’être à l’origine de « meurtres », de «détentions arbitraires » mais aussi de « pillages » de villages et de centres de santé dans la région anglophone. Cette région est sous l’emprise de la peur depuis plus de cinq ans à cause d’un conflit meurtrier qui oppose les forces de sécurités massivement déployées par le pouvoir camerounais et les groupes armés séparatistes. Ces groupes armés réclament l’indépendance de l’Ambazonie.
L’ONG Human Rights Watch renseigne que des groupes armés séparatistes et les forces de sécurité du Cameroun ont commis des exactions contre les civils dans le Nord-Ouest anglophone du pays dans la période du 24 avril au 11 juin 2022. Ainsi, l’ONG a fait sortir une longue liste de mauvais traitements dont sont accusées les forces armées dans son rapport. Il s’agit de la tuerie des civils, des arrestations arbitraires, des extorsions ou encore des pillages, des incendies de biens et autres. Ces mauvais traitements sont infligés aux populations dans le cadre des opérations de lutte contre les groupes séparatistes armés qui opèrent dans la région, d’après le même rapport.
L’armée entièrement responsable des exactions, persistent et signent des militants de Human Rights Watch.
Plusieurs militants de l’ONG ont donné leur point de vue sur cette accusation des forces de sécurité. Ceux-ci ne font que remuer le couteau dans la plaie. Pour Ilaria Allegeozzi, chercheuse spécialiste du Cameroun pour Human Rights Watch, la mission des forces de sécurité est de protéger les populations contre les menaces des groupes armés. Mais au contraire dit-elle, « ils ont commis de graves violations à l’encontre des civils, obligeant beaucoup d’entre eux à fuir leur domicile ». Selon la chercheuse, les populations de la région sont les seules qui subissent les conséquences de leurs actions. « Ce sont les civils qui payent les plus grandes conséquences de ces violences », ajoute-t-elle.
Des accusations non fondées, estime l’armée.
Cependant, les forces de sécurité annoncent avoir atteint leur objectif et accompli leur devoir avec grand honneur. Celles-ci ne se doutent de rien face aux accusations. «L’ONG, ses financiers et commanditaires ont leurs objectifs inavoués à atteindre au Cameroun. Il s’agit d’un agenda particulièrement sombre (…). Nous avons le nôtre, celui de protéger notre pays et ses institutions. Il s’agit d’un devoir sacré accompli avec honneur, fidélité et loyauté par les Forces de défense et de sécurité», déclare le porte-parole de l’armée, le colonel Cyrille Atonfack.
Par finir, l’ONG a donc fait un plaidoyer auprès des autorités camerounaises afin de mener des enquêtes approfondies et crédibles sur les mauvais traitements que le rapport a énuméré.
Charbel Ahouandjinou (stag).