Le gouvernement camerounais a procédé à la revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). C’est à travers un décret signé du Premier ministre Joseph Dion Ngute ce mardi 21 mars 2023. Au regard des divergences qui ont agrémenté les discussions entre État et organisations syndicales et patronales, l’exécutif a instauré trois différents niveaux de Smig, en fonction des secteurs d’activité.
C’est la première fois que le gouvernement officialise trois Smig distincts dans le pays. Ainsi, à compter de ce 22 mars 2023, le salaire minimum pour les agents de l’État relavant du Code du travail s’élève à 41 875 FCFA par mois. Pour les employés du secteur agricole et assimilé, le Smig est passé à 45 000 FCFA par mois. La troisième catégorie prend en compte tous les travailleurs des autres secteurs d’activités, différents de ceux mentionnés plus haut, et sera astreint à une paye mensuelle minimale de 60 000 FCFA.
En outre, ces différents montants retenus pour le Smig sont le fruit de plusieurs mois de négociations entre le gouvernement et les organisations syndicales et le patronat. En effet, l’État avait proposé pour tous les travailleurs, un montant unique de 41 875 FCFA. Et ce, en guise de mesure d’accompagnement visant à réduire l’impact de la hausse des prix des carburants sur le pouvoir d’achat des populations. Mais les syndicats y ont opposé un refus catégorique, avec à la table de négociation, une proposition de 60.000FCFA minimum.
Par ailleurs, pour contraindre le gouvernement à adopter le montant de 60 000 FCFA minimum comme Smig unique pour tous les travailleurs, une quinzaine de syndicats rassemblés au sein du Cameroon Workers Forum avaient décrété un mouvement de débrayage en février dernier. Un appel qui n’a pas été suivi.
Aussi, faut-il le notifier, au Cameroun, la dernière revalorisation du Smig remonte au 24 juillet 2014 où le salaire minimum a été fixé à 36 270 FCFA. Les présentes modifications interviennent dans un contexte de pauvreté marqué par une inflation généralisée causée par la hausse du prix des carburants entérinée le 31 janvier 2023.