Après le meurtre du journaliste d’investigation Martinez Zogo, l’enquête ouverte par les autorités camerounaises a permis l’arrestation de plusieurs personnes dont l’implication est suspectée ; indique un communiqué du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Les autorités camerounaises ont annoncé ce jeudi 02 février, des arrestations dans le cadre de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo dont le corps a été découvert dans la matinée du 22 janvier, cinq jours après son enlèvement. En effet, le gouvernement avait ordonné la mise sur pied d’« une enquête mixte gendarmerie-police » pour élucider les circonstances de ce crime odieux. « Les investigations menées dans ce cadre, ont à ce jour, permis d’arrêter plusieurs personnes dont l’implication dans ce crime odieux est fortement suspectée », annonce le communiqué de la présidence rendu public ce jeudi, ajoutant que « d’autres sont encore recherchées ».
« Les auditions en cours et les procédures judiciaires qui s’en suivront permettront de circonscrire le degré d’implication des uns et des autres et d’établir l’identité de toutes les personnes mêlées à un titre ou à un autre à l’assassinat de Martinez Zogo », a poursuivi la présidence.
Pour le moment, la présidence n’a donné ni l’identité ni les fonctions des personnes suspectées. Mais certains medias comme Jeune Afrique précise que Léopold Maxime Eko, patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) et lieutenant-colonel Justin Danwe, directeur des opérations à la DGRE ont été auditionnés le 1er février au Secrétariat d’état à la gendarmerie (Sed) à Yaoundé dans le cadre de l’enquête. Le media panafricain ajoute également que c’est le lieutenant-colonel Justin Danwe qui aurait piloté l’enlèvement, la séquestration, la torture et le meurtre du journaliste.
Directeur de la radio privée Amplitude FM, Arsène Salomon Mbani Zogo alias Martinez Zogo enquêtait avant sa mort sur un scandale de détournements de centaines de milliards de francs CFA impliquant des personnalités proches du pouvoir.
Enlevé le 17 janvier, il a été retrouvé le dimanche 22 janvier nu et visiblement mutilé dans la banlieue de Yaoundé. Selon des sources médicales, l’autopsie qui a été réalisée sur la dépouille a révélé qu’il avait été sérieusement supplicié par ses bourreaux. Il aurait reçu une décharge électrique, sa jambe a été brisée, ses cheveux arrachés, des doigts coupés, le rectum défoncé et, pire, on lui aurait fait manger ses excréments.