La direction de France 24 a réagi face à la suspension “sine die” de la diffusion de ses programmes au Burkina Faso. Elle « déplore cette décision et conteste les accusations sans fondement qui mettent en cause le professionnalisme de la chaîne ».
Suspendue au Burkina Faso depuis ce lundi 27 mars, la chaine de télévision française France 24 n’a pas tardé à apporter son droit de réponse sur le motif avancé par les autorités burkinabè.
En effet, le gouvernement burkinabè a annoncé ce 27 mars, avoir décidé de suspendre la diffusion des programmes de la chaîne de télévision française France 24, pour avoir interviewé, il y a deux semaines, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). En réaction, France 24 affirme qu’elle « ne lui a jamais donné la parole directement, prenant soin de relater ses propos sous la forme d’une chronique permettant la distanciation et la contextualisation nécessaires. En outre, cette chronique permettait pour la première fois de confirmer que l’otage français Olivier Dubois, libéré depuis, était retenu par AQMI »
Ainsi, « France 24 s’indigne des propos outranciers et diffamatoires du gouvernement burkinabè, associant la chaîne à “une agence de communication pour ces terroristes”, qui tentent de décrédibiliser la chaîne, dont l’indépendance et la déontologie ne sont plus à démontrer », a écrit la direction de France 24, tout en rappelant « son attachement sans faille à la liberté d’informer comme au travail professionnel de ses journalistes ».
La chaine française déplore en outre que, « la décision de suspendre la chaîne intervient sans préavis et sans que n’aient été mises en œuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de France 24 établie par le Conseil Supérieur de la Communication du Burkina Faso ».
« Pourtant, des échanges continus entre l’autorité de régulation et des représentants de France 24 ont toujours permis un dialogue constructif. Jamais n’a été évoqué le motif qui sert de prétexte aujourd’hui au gouvernement du pays pour justifier la suspension de la diffusion de la chaîne », a ajouté la direction tout en faisant constater qu’ « en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait déjà suspendu la radio RFI dans les mêmes conditions exorbitantes du droit commun, s’exonérant de tout respect des procédures ».