Les marchés et rues grouillent de jouets et du monde. Presque tous les magasins et les abords des avenues sont envahis d’amusettes de toutes sortes. C’est assurément la période la plus tumultueuse de l’année : les réveillons de Noël et du nouvel an approchent à grands pas. Cependant, avec la hausse des contaminations au coronavirus et la situation du panier de la ménagère, une silhouette plane sur les fêtes de fin d’année.
Avant d’être des moments de réjouissances, de loisirs, de retrouvailles, de réunions, de regroupements familiaux ; les fêtes de fin d’année accompagnent souvent une période de bilan. En effet, pour les Occidentaux, elles sont souvent associées à la neige, au sapin, ou à l’hiver… Nonobstant, pour les Africains, c’est surtout l’occasion de se retrouver en famille et de s’organiser en fonction de ses moyens pour agrémenter sa table de plats appétissants et de mets typiques. Cette année encore, le covid-19 et l’état du panier de la ménagère jouent les troubles-têtes. De ce fait, l’engouement pour l’organisation de ces festivités laisse à désirer.
Dans les grandes capitales africaines comme Cotonou, les habitudes n’ont pas pour autant changé. Et pour cause, la situation économique dans le pays n’est pas du tout reluisante. En dehors des quelques guirlandes lumineuses placées çà et là aux points stratégiques de la ville, l’ossature de la capitale ne montre pas un engouement pour lesdites festivités.
Des fêtes de fin d’année malgré tout

Période sensible car caractérisée par les dépenses faramineuses liées à l’achat des jouets, vivres et autres objets, les fêtes sont une occasion de réjouissances hors du commun. Mais dans un contexte de morosité économique marquée par la flambée du prix des produits alimentaires, l’état du panier de la ménagère reste indésirable. Les plaintes dans les familles sont à cet effet diverses. « Les poches sont carrément sèches actuellement et jusque-là on se demande comment traverser ces périodes de fête. Je suis allé hier faire un tour au marché pour voir la faisabilité de la chose mais je n’ai pas pris grandes choses avant que ma poche ne se vide et je suis retourné chez moi. Tout est cher au marché » confie un père de famille qui souhaite garder l’anonymat. Au-delà de tout, la fête aura quand même lieu. Et d’autres préfèrent lancer des cris d’action de grâce. « Encore 365 jours que Dieu nous accorde, nous ne pouvons que rendre grâce pour le souffle de vie malgré toutes les difficultés. »
Dans les marchés et boutiques parés aux couleurs de la fête, les commerçants n’attendent que les clients qui se font désirer. Ici aussi, ces commerçants restent inconsolables « On ne dirait pas qu’il y a fête. comparativement aux années antérieures, le marché ces deux dernières années n’est pas du tout bon. Difficilement, on arrive à vendre quelques jouets » confient ces vendeurs et vendeuses déçus par la situation économique que traverse le pays.
Un nouvel invité redoutable
Par ailleurs, l’autre os dans la gorge des fêtes de fin d’année, c’est le nouveau variant Omicron du coronavirus. Ainsi l’organisation de ces moments de réjouissances peut très vite devenir un véritable casse-tête. En Occident, certains pays envisagent un reconfinement pendant ces périodes festives afin d’éviter une vague de contamination terrible pour les semaines à venir. Par contre en Afrique, l’on n’est pas encore forcément sûr de maitriser la situation. Les restrictions en la matière n’étant pas déjà du goût des populations (la polémique autour de la vaccination fait toujours parler de lui), il serait difficile aux gouvernants de penser à de nouvelles mesures. Pourtant, les faits sont réels. La situation épidémiologique est imprévisible. Le nouvel invité (Omicron) est excessivement contagieux selon les premières données scientifiques. Pour y faire face, les gestes barrières et la vaccination devraient rester un ‘’must’’.
Les embrassades, les grandes tablées si caractéristiques de Noël et du nouvel an sont donc à proscrire, coronavirus oblige. L’esprit de Noël survivra-t-il face à Omicron ? Pourquoi pas. En attendant d’autres occasions de se réunir, protégeons-nous et protégeons les autres.






