Avec une situation démographique de plus en plus croissante, il est certain que l’offre en nutriment, particulièrement en protéine ne soit plus suffisant pour les populations africaines. Ainsi, la consommation des insectes comestibles se présente comme une perspective d’avenir et un moyen efficace pour la lutte contre l’insécurité alimentaire sur le continent.
Les insectes comestibles mangent des plantes (racines, tiges, feuilles, fleurs, sève, écorce, bois, épines, le pollen, les graines de nectar, fruits, spores, etc.…) Et en fonction des espèces, certains se sont même spécialisés sur certaines parties. Même si beaucoup de personnes sont réticentes à la consommation des insectes, la FAO estime qu’ils font partie des régimes alimentaires d’environ 2,5 milliards de personnes dans le monde, principalement dans certaines régions d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.
Les insectes, une banque nutritionnelle
En effet, les insectes comestibles contiennent 45 à 75% de protéine selon leur espèce. Par exemple, une sauterelle contient plus de 70% de protéines alors que le poulet, lui, n’en contient qu’environ 27% (StopNuisible). En plus, ils sont composés de fibres, d’acides gras comme les oméga 3 et 6, des minéraux tels que : le fer, le zinc, le magnésium, le cuivre, le sélénium, acides aminés … Alors, au-delà de l’aspect nutritionnel, manger des insectes est une alternative pour consommer des protéines de qualité sans détruire notre planète.
Près de 2000 espèces sont consommées à travers le monde parmi lesquels on peut citer le scarabée, la chenille, la guêpe, la fourmi, la sauterelle, le criquet, la cigale, la cochenille, la punaise, le termite, la libellule, la blatte, le papillon ou encore la mouche. Par ailleurs, les élevages d’insectes consomment beaucoup moins d’eau, ne nécessitent pas autant de terre que les élevages conventionnels, de bœufs notamment et émettent moins de gaz à effet de serre.
Une perspective économique, environnementale et de réduction d’insécurité alimentaire
En dehors de leur immense apport nutritionnel, les insectes sont locaux et d’un prix abordable. Ils sont très faciles à élever et aussi facilement accessibles. Etant donné leur forte concentration en protéine, ils peuvent remplacer la viande qui est non seulement source de certaines maladies mais également chère sur le marché. En plus, l’entomoculture (élevage des insectes) peut constituer une importante source de revenus et d’employabilité des jeunes africains. L’un des derniers projets lancés par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) incite fortement les pays de l’OCDE à développer la filière des insectes comestibles. Les experts de l’agence onusienne ont à cet effet exhorté les populations à se lancer dans le développement et la commercialisation de ces annélides pour une seule raison : compte tenu des avantages qu’ils représentent pour l’environnement et pour la santé humaine.
Il faut noter qu’en plus d’avoir une empreinte écologique très faible, élever des insectes ne demande pas beaucoup d’espace, ils produisent beaucoup moins de méthane et de CO2 et n’ont besoin que de très peu à manger. D’ailleurs, les populations d’Afrique centrale et australe l’ont bien compris. Au Cameroun, au Gabon, au Congo Brazzaville, en République démocratique du Congo (RDC), en Centrafrique, au Nigeria, ou encore au Zimbabwe, elles consomment abondamment les larves de charançon, de chenilles Mopané, de termites, de criquets, de grillons et de punaises vertes.
Travailler à déconstruire la mauvaise représentation faite autour des insectes
Malgré les nombreuses vertus de ces bestioles, bon nombre de personne se font des idées autour de leur consommation. Dans les milieux urbains, les populations et surtout les jeunes se tournent davantage vers les plats occidentaux (Pizza, Chawarman, hamburgers etc…). La valeur nutritive des plats aujourd’hui consommés ne sont pas pris en compte. Il va falloir faire un travail de déconstruction par le biais des sensibilisations pour permettre aux africains, de cerner le bagage nutritionnel qui se cache dans les insectes.
Pour les populations de la corne de l’Afrique où des milliers de personnes sont en sous-nutrition, il est capital, qu’on avise cette mesure ; pour l’éradication de la sous-alimentation non seulement dans cette région mais également dans l’Afrique toute entière.