En Côte d’Ivoire, 26 militants du parti de l’ex président Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont été condamnés, au soir de ce jeudi 09 mars, par le tribunal des flagrants délits à 24 mois de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ».
Ils étaient au total 27 prévenus à comparaitre devant le juge d’instruction ce jeudi. La justice ivoirienne leur reproche un rassemblement de soutien en faveur de Damana Pickass, le secrétaire général du parti d’opposition PPA-CI, lors de sa convocation devant le juge d’instruction le 24 février dernier. Alors que Damana Pickass a été convoqué pour son implication à une attaque du camp militaire du deuxième bataillon projetable, situé à Anokoua Kouté dans la commune d’Abobo, qui a essuyé les tirs nourris de plusieurs assaillants lourdement armés, dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, aux environs d’une heure du matin.
Au perchoir, la procureure a précisé que la convocation de Monsieur Pickass était « personnelle » et qu’elle n’aurait pas dû engendrer un attroupement. Par conséquent, elle a déclaré que les accusés s’étaient rendus coupables de troubles à l’ordre public, même sans violence. Sur les 27 accusés, un seul a finalement été acquitté, après avoir déclaré ne pas appartenir au parti d’opposition PPA-CI. Les 26 autres ont été condamnés à deux ans de prison ferme.
« C’est inacceptable. Je n’ai jamais vu qu’on puisse condamner quelqu’un à une peine de prison sans qu’il y ait eu d’infraction pénale. Je voudrais faire le constat simplement avec vous que les personnes qui ont été condamnées sont toutes membres du PPA-CI. Ça, c’est un fait, c’est indéniable. La seule personne qui a été acquittée, c’est une personne qui ne s’est pas réclamée membre du PPA-CI », confie Maître Sylvain Tapi, un avocat de la défense à RFI, ajoutant qu’il fera appel.