Olatutu Neuly ABIALA, jeune femme dynamique béninoise de 42ans, mère de trois enfants, avec une formation en administration des affaires, a travaillé pendant 10ans dans plusieurs entreprises nationale et internationale en qualité de consultante internationale, puis de directrice commerciale avant de se lancer dans l’entrepreneuriat et plus précisément dans l’agrobusiness. Un choix justifié par un raisonnement aussi censé qu’éloquent quand on considère l’agriculture comme étant un secteur clé capable de faire décoller le développement du continent noir. « La première qualité que nous avons en Afrique c’est l’agriculture » s’exclame-t-elle. C’est d’ailleurs pourquoi elle a commencé cette belle aventure par la culture de la terre. En effet, démissionnée de ses fonctions de directrice commerciale de l’hôtel Azalaî de Cotonou en 2014, elle est retournée à la ferme où elle a fait du jardinage, du potager avant de se lancer dans la transformation. « L’agriculture c’est la 1ere chose que j’ai faite, ensuite je suis passée au jardinage, au potager et c’est grâce à cela que je fais de la transformation pour donner de la valeur ajoutée. » Au bout de quelques années, en 2017, elle a lancé son entreprise ‘’la fermière’’ spécialisée dans la production de jus de fruit, « La marque de jus que je représente s’appelle « la fermière » parce que c’est par la ferme que j’ai démarré. » a-t-elle affirmé d’un air fier. Une fierté qu’elle ressent en défendant les valeurs propres à l’Afrique et surtout en promouvant le consommons local. Lorsqu’elle décide de se lancer dans la transformation des produits alimentaires béninois 100% naturel, Madame Neuly explore l’univers du bio et découvre à travers ses expériences que l’Afrique a toutes les potentialités pour se développer. Sa marque la fermière est un ensemble de produits locaux dont les vertus sont destinées à soulager les petits maux de tous les jours. « J’ai décidé de faire des jus, j’associe les fruits, les légumes, les épices pour des raisons de santé pour tous. La fermière apporte donc de solutions naturelles à tout le monde. » Par ailleurs, en dehors de son entreprise, elle a lancé un mouvement de promotion de l’entrepreneuriat féminin qui consiste à repérer les femmes béninoises porteuses de projets, à les aider à rendre meilleure leur production et à les promouvoir. « Je repère les femmes qui sont dans l’entrepreneuriat et je les aide à améliorer la qualité de ce qu’elles font et à promouvoir leur produit » dit-elle. Une initiative qui va dans la droite ligne de sa lutte quotidienne : la promotion des valeurs africaines. Grâce à cette association, plusieurs autres produits bio made in Bénin de qualité est à l’actif de la fermière, chose qui provoque de l’étonnement. « Si on veut promouvoir l’Afrique il suffit de réemballer autrement ces produits là et d’aider ces femmes à pouvoir les faire dans des conditions saines. » a-t-elle ajouté. Avec un portefeuille aussi chargé, la main d’œuvre est fortement sollicitée, par conséquent des emplois sont naturellement créés et participe à la réduction du taux de chômage. Ainsi la fermière avec ses quatre années d’expériences, emploie aujourd’hui au moins 150 personnes pour ses activités allant des femmes qui livrent les matières premières jusqu’à l’équipe de commercialisation en passant par l’équipe de la production. En outre, pour impacter un grand nombre de béninois et aussi d’Africains, en les amenant à adopter le mouvement du consommons local, la fermière a élargi son plan d’action dans presque tous les départements du Bénin et même au-delà des frontières nationales. « J’ai mis en place les points relais dans presque chaque département du Bénin, à Cotonou, Porto-Novo, Natitingou, Pobè, Djougou; et même au Mali, au Sénégal et au Burkina-Faso. » L’un des objectifs de la fermière à long terme c’est de faire connaître les produits béninois aux autres pays africains et vice versa pour avoir nos propres produits à nous, bio, naturels, sans produits chimiques et 100% Afrique. En conséquence, la promotrice du projet, après environ 7ans d’activités affirment n’avoir aucun regret.
« Si c’était à refaire, je le referais. Mais je le referais autrement, je ne viendrai plus à l’entrepreneuriat en démissionnant de mon poste parce qu’il faut avoir son propre fond de roulement. Aujourd’hui j’ai compris qu’il faut s’autofinancer en Afrique si on veut aller loin.» a laissé entendre Madame Neuly Abiala. Toute chose qui ne voudrait pas forcément dire que l’entrepreneuriat féminin n’est pas sans difficultés. « La plus grosse difficulté des femmes qui entreprennent c’est de ne pas pouvoir trouver le juste équilibre entre leur vie de femme entrepreneure et celle de mère-épouse. Il faut vraiment se faire violence pour y arriver, pour pouvoir mettre des limites.» martèle-t-elle à cet effet. Sans oublier que l’accès aux terres est encore un véritable casse-tête pour les femmes qui entreprennent dans un secteur comme l’agrobusiness en Afrique, s’en désole-t-elle. Néanmoins elle court tout droit vers le but et voudrait susciter beaucoup de vocations. « Pour les femmes qui veulent se lancer, qu’elles ferment les yeux et qu’elles se lancent. Il en est de même pour les jeunes. Le pas le plus difficile à faire c’est pouvoir démarrer. Mais une fois qu’on a démarré, plus rien ne nous arrête, on grandit avec le temps. Quand on est dans l’entrepreneuriat et qu’on ne fait pas de recherche, l’entreprise ne décolle pas, c’est l’innovation qui nous maintient debout.» En adoptant les produits bio, naturels de la fermière, l’Africain participe à la promotion du panafricanisme et assure à son organisme, une bonne santé puisque les produits sont analysés dans les conditions du laboratoire et bientôt certifiés. « Nous avons l’autorisation de mise sur le marché, nous avons l’agrément du ministère de la santé, du commerce et l’ABSA est déjà passé faire son premier contrôle, donc d’ici janvier 2022, nous aurons la certification ISO. » conclut-elle.
Eliane FATCHINA
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