D’après un rapport de l’Unicef rendu public ce vendredi 17 mars, dix millions d’enfants vivant au Sahel central (Burkina Faso, au Mali et au Niger), sont menacés par l’insécurité, en raison de l’intensification des conflits. Ils ont de ce fait besoin de toute urgence d’une aide humanitaire. Le rapport indique aussi qu’alors que les hostilités entre les groupes armés et les forces de sécurité nationales s’étendent au-delà des frontières, près de 4 millions d’enfants sont menacés dans les pays voisins.
« Les conflits armés touchent de plus en plus d’enfants, lesquels sont victimes de l’intensification des affrontements militaires ou pris pour cibles par des groupes armés non étatiques », déclare Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Ainsi, « l’année 2022 a été particulièrement violente pour les enfants du Sahel central. L’ensemble des parties au conflit doivent de toute urgence cesser les attaques perpétrées contre ces derniers, mais également contre leurs établissements scolaires, leurs centres de santé et leurs foyers », ajoute la même source.
Les groupes armés opposés au système éducatif géré par l’État, brûlent et pillent systématiquement les établissements scolaires, mais aussi menacent, enlèvent ou exécutent les enseignants.
Plus de 8 300 écoles ont fermé leurs portes dans les trois pays, soit parce qu’elles ont été directement prises pour cible et que les enseignants ont fui, soit parce que les parents ont été déplacés ou ont peur d’y envoyer leurs enfants. Plus d’une école sur cinq a fermé au Burkina Faso et 30 % des établissements scolaires de la région de Tillabéri au Niger ne fonctionnent plus en raison des conflits.
La situation n’est pas au mieux dans les pays voisins
Les hostilités s’étendent au-delà du Sahel central jusqu’aux régions frontalières situées dans le nord du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Togo, où vivent des communautés isolées manquant d’infrastructures et de ressources, et où l’accès des enfants aux services essentiels et à la protection est très limité.
Au moins 172 incidents violents, dont des attaques commises par des groupes armés, ont été signalés dans cette zone en 2022. Au Bénin, pays le plus durement touché, 16 % de la population est considérée à risque, d’après un réseau régional de surveillance. À la fin de l’année 2022, neuf écoles situées dans les régions septentrionales du Bénin et du Togo avaient fermé leurs portes ou ne fonctionnaient plus en raison de l’insécurité.
D’après des projections récentes de l’Organisation onusienne, plus de 20 000 personnes vivant dans la zone frontalière entre ces trois pays atteindront d’ici au mois de juin 2023 un niveau d’insécurité alimentaire qualifié de « catastrophique ».