Face à la stigmatisation et au racisme que provoque la variole du singe dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé a annoncé ce mardi, que l’institution onusienne compte lui trouver un nouveau nom dans les prochains jours. « Nous ferons des annonces sur les nouveaux noms dès que possible », a promis Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS au cours d’une conférence de presse.
Racisme et stigmatisation
En effet, à l’origine, la variole du singe est endémique en Afrique de l’ouest et centrale. Or le 7 mai dernier, un premier cas a été signalé au Royaume-Uni et depuis ce jour, ce virus a déjà infecté plus de 1600 personnes dans une trentaine de pays dans le monde.
Pourtant des voix insinuent qu’il s’agit d’un virus africain. De quoi stigmatiser les hommes à la peau noire comme ce fut le cas avec la Chine dans la précédente crise sanitaire ; le coronavirus. En son temps, certains ont parlé du virus de la Chine.
Ainsi, dès l’apparition des premiers cas, certains medias occidentaux ont très tôt illustré leurs productions sur la variole du singe avec des images de personnes noires. Ce que des groupes, à l’instar de l’Association de la presse étrangère d’Afrique ont déploré. « Comme toute autre maladie, elle peut survenir dans n’importe quelle région du monde et toucher n’importe qui, quelle que soit sa race ou son ethnie », écrit le groupe. « A ce titre, nous pensons qu’aucune race ou teint de peau ne devrait être le visage de cette maladie » a-t-il poursuivi.
En outre, « Dans le contexte de l’épidémie mondiale actuelle, la référence continue à ce virus et sa nomenclature comme étant africain sont non seulement inexactes, mais aussi discriminatoires et stigmatisantes », a déclaré un groupe de plus de 30 scientifiques internationaux, suggérant à l’OMS qu’il est « urgent » de la renommer.
Dès lors, l’OMS « travaille avec des partenaires et des experts du monde entier pour changer le nom du virus de la variole de singe, de ses clades et de la maladie qu’il provoque », précise Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Par ailleurs, il est opportun pour l’organisation de donner une désignation à une maladie car, selon les scientifiques, cela permet de « minimiser l’impact négatif et éviter d’offenser tout groupe culturel, social, national, régional, professionnel ou ethnique ».
Comprendre la variole du singe ou monkeypox
L’actuelle épidémie, bien que d’origine africaine est encore méconnue des populations. Selon l’OMS, la variole du singe ou orthopoxvirose simienne ou infection à virus monkeypox, est une zoonose due à un virus (famille des Poxviridae) du même genre Orthopoxvirus que celui de la variole humaine. C’est donc une maladie virale avec un réservoir animal dont les symptômes sont similaires à ceux observés chez les patients atteints de variole, bien qu’elle soit cliniquement moins grave. Parmi les animaux qui la transmettent, on trouve différents rongeurs et des primates selon la doctorante.
Mode de transmission
La variole du singe se transmet par contact direct avec le sang, avec les fluides corporels comme la salive ou le pus, ou encore avec des lésions cutanées. Aussi se transmet-elle par le contact avec une autre personne atteinte, un animal (principalement des rongeurs et des primates) ou encore un objet qui pourrait être porteur du virus, les draps ou même les vêtements.
Les symptômes de la variole du singe
En outre, la période entre l’infection et le début de la maladie ou période d’incubation est généralement de 6 à 21 jours. Après quoi, elle se manifeste par « une fièvre pouvant être élevée, des maux de tête, une augmentation du volume des ganglions lymphatiques, des douleurs musculaires, de la fatigue et surtout des éruptions cutanées… Ainsi, la variole du singe entraîne des boutons qui peuvent faire penser à la varicelle.
Existe-t-il un vaccin contre la variole du singe ?
La variole de singe dure entre deux et quatre semaines et guérit spontanément dans la plupart des cas. Cependant, les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées sont ceux qui développent les formes graves de la maladie.
Pour l’instant, il n’existe pas de vaccin spécifique contre la variole du singe, mais le vaccin contre la variole offre une immunité croisée. L’Organisation mondiale de la santé estime son efficacité à 85 %.
Mesures prises par les autorités pour riposter
Depuis la résurgence de cette maladie contagieuse, plusieurs pays ont pris des mesures pour contrer la propagation du virus. Au Bénin par exemple, le ministre de la santé a affirmé ce mercredi 15 juin lors d’une conférence de presse que la situation est sous contrôle. « Le Bénin est prêt à faire face à la maladie » rassure Benjamin Hounkpatin.
Aussi, ce mardi 14 juin, l’Union européenne a-t-elle annoncé la signature d’un accord avec le groupe danois Bavarian Nordic pour la fourniture d’environ 110 000 doses de vaccins contre la variole du singe.