Principale cause des maladies cardiovasculaires et d’insuffisance rénale, l’hypertension artérielle est l’une des maladies chroniques la plus fréquente en Afrique. Elle est liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins. Son incidence augmente avec l’âge. En effet, l’hypertension se manifeste beaucoup plus chez les personnes âgées de plus de 60ans. Environ 60% des personnes du troisième âge sont touchées en Afrique. Une situation qui inquiète et mérite une attention particulière.
Ce qu’il faut comprendre de l’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle ou haute pression sanguine est caractérisée par une pression artérielle trop élevée. Selon l’organisation mondiale de la santé, 30% des hommes et 50% des femmes âgées de 65 à 75ans souffrent d’hypertension artérielle. Sa fréquence augmente avec l’âge, néanmoins de nos jours, elle touche de plus en plus des populations jeunes. C’est une maladie qui ne manifeste aucun symptôme, c’est pourquoi on le surnomme le « tueur silencieux. » Ce qui fait qu’un nombre important d’hypertendus ignorent leur état. Plusieurs facteurs dont les effets s’accumulent avec le poids des années favorisent l’hypertension artérielle chez les sujets concernés. Ainsi, le stress, l’âge, l’abus d’alcool, le tabagisme, l’obésité, l’hérédité, les habitudes alimentaires, la sédentarité sont entre autres causes de la maladie. En effet, en situation de stress ou durant un effort physique, il est normal que la tension artérielle s’élève. Mais chez les personnes hypertendues, la tension reste élevée en tout temps, même au repos ou en l’absence de stress. Par ailleurs, une forte consommation de sel est également associée à une élévation de la pression artérielle. Il est alors important de ne pas dépasser la limite supérieure d’apport en sel par jour. À long terme, l’hypertension artérielle est un important facteur de risque pour plusieurs maladies.
Un tueur silencieux aux complications sévères
En raison de l’absence de symptômes révélateurs, l’hypertension artérielle est souvent diagnostiquée de manière inattendue et tardivement. Si elle n’est pas traitée, elle peut à terme entraîner des complications graves au niveau cardiovasculaire, cérébrovasculaire ou au niveau de certains organes cibles tels que le rein, la rétine… Entre autres complications auxquelles s’exposent les hypertendus, on note les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ; l’insuffisance rénale chronique ; l’insuffisance cardiaque ; la rétinopathie et beaucoup d’autres complications sévères. Selon une étude réalisée sur l’hypertension artérielle en Afrique Subsaharienne, il en ressort que l’hypertension est le premier facteur de risque d’AVC, d’insuffisance rénale et cardiaque en Afrique.
Que faire ?
La première action de prise en charge de l’hypertension ne passe pas par la prescription de médicaments, mais par des mesures d’hygiènes
La réduction du poids en cas de surcharge pondérale, la pratique d’une activité physique régulière adaptée à l’état de santé, la réduction de la consommation en sel (moins de 6 g/jour), la réduction de la consommation d’alcool (moins de 3 verres par jour pour les hommes et moins de 2 pour les femmes), une alimentation riche en légumes et en fruits et pauvre en graisses d’origine animale, l’arrêt définitif du tabac sont les premières dispositions à prendre afin de faire baisser la tension artérielle.
Si ces nouvelles habitudes de vie ne permettent pas d’atteindre des valeurs de tensions normales après trois mois, la prescription de médicaments antihypertenseurs est envisagée auprès des agents de santé qui ont habileté à le faire.
Par ailleurs l’ignorance de la maladie en raison de l’absence de symptômes, fait que le phénomène prend de l’ampleur surtout dans les pays en voie de développement. Le manque de spécialistes qualifiés dans le domaine, le recours des patients à la médecine traditionnelle en zone rurale, faute de moyens financiers sont des facteurs qui peuvent faire accroitre les complications chez les hypertendus en Afrique.
Eliane FATCHINA