L’industrie automobile africaine est en mouvement. Après la cimenterie, la sucrerie, les engrais, le textile et le pétrole ; Aliko Dangote explore d’autres univers d’investissements avec la mise en service d’une société d’assemblage de véhicules automobiles au Nigéria. Il ajoute ainsi un nouvel actif à sa masse d’entreprises pour réduire les importations de véhicules usagés, un marché jadis dominé par les multinationales étrangères.
Avec une capacité initiale d’environ 44 000 véhicules par an, l’usine nouvellement construite par Dangote Peugeot Automobiles Nigeria (DPAN) s’impose sur un marché national d’assemblage automobile relativement peu concurrentiel car fortement animé par les entreprises internationales.
En effet, installée à Kaduna, au Nord-Ouest du Nigéria, la nouvelle usine d’assemblage de véhicules automobiles du plus riche homme africain a ouvert ses portes et a commencé l’assemblage de ses premiers véhicules. En coentreprise avec la multinationale française PSA Peugeot-Citroën et le gouvernement de l’Etat de Kaduna, en moyenne 120 véhicules y seront assemblés par jour. Ainsi la création de ladite usine intervient quatre ans après que le groupe Dangote ait reçu l’approbation du régulateur nigérian.
Une usine avec une marque distinguée
Les véhicules qui seront construits et envoyés sur le marché national local d’ici 2023 comprendront le Landtrek, la 3008, la 5008 et le nouveau 508. Ces modèles devraient afficher une esthétique exceptionnelle, une richesse technologique et des caractéristiques de sécurité pour plaire aux clients et au public automobile. Ensuite ces modèles permettront de renouer les contacts avec les concessionnaires Peugeot afin d’assurer une arrivée en douceur sur le marché et s’assurer que l’entreprise conserve sa réputation de fiabilité. «Avec la nouvelle usine d’assemblage de Green Field Ultima, DPAN fait beaucoup pour assurer la visibilité de la marque Peugeot et la disponibilité des pièces de rechange à l’ensemble des Nigérians (…) Nous mettrons tout en œuvre pour assurer une croissance continue sur un marché avec un potentiel automobile de plus de 100 000 véhicules par an», a indiqué la société, une information relayée par le site comprendre media.
Une industrie pour limiter le coût des importations
La mise en service d’une usine d’assemblage de véhicule au Nigéria se réalise dans un contexte où plusieurs pays du continent comme l’Afrique du Sud, le Ghana, l’Egypte, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Maroc, travaillent avec l’expertise des multinationales de l’industrie automobile et ont accueillis d’importants investissements dans ce sens afin de surseoir leurs propres unités de fabrication de véhicules. Cette dynamique permet donc de limiter les importations de véhicules d’occasion dont les coûts d’acquisition pour certains, sont dans la même tranche de coûts que ceux des véhicules neufs à cause des frais d’expédition et des droits de douanes.
« L’Afrique est la première destination de véhicules usagés dans le monde «
Par ailleurs, l’autre facteur non négligeable c’est l’état de ces véhicules drainés de l’extérieur pour une seconde vie en Afrique. En effet, l’âge des véhicules reconditionnés est souvent très avancé ; ce qui fait que leurs rejets dans la nature sont de véritables polluants. Pour preuve, en octobre 2020, le rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), indiquait que l’Afrique est la première destination de véhicules usagés dans le monde. Ce qui d’ailleurs n’étonne guère, car il en est de même des friperies. L’Afrique souvent est le dépotoir des choses dont l’occident n’a plus forcément besoin.
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Elle représente 40% des importations sur un total de 14 millions de véhicules légers d’occasion achetés à travers le monde sur la période de 2015 à 2018. Au Nigéria, le Bureau des statistiques a révélé en décembre 2021 que le pays est le plus grand consommateur de ces types de véhicules sur le continent. Et qu’il en avait importé pour une valeur de 531,7 milliards de nairas, soit près de 1,3 milliard $ entre janvier et septembre 2021.
L’initiative du groupe Dangote vient donc répondre à un problème très crucial car permet de maintenir les ressources de l’Afrique à l’intérieur du continent.
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