C’est une tradition depuis 1977. Le 08mars c’est la journée internationale des droits de la femme. Cette année, la 27ème édition est axée sur le thème « Égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». C’est en effet une journée marquée par de très nombreux événements et manifestations à travers le monde organisés par des mouvements, associations pour fêter les victoires et les acquis en matière de droits des femmes, mais aussi pour faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer leur situation.
A travers le thème de cette année, l’organisation des nations unies pour les femmes attire l’attention sur le fait que sans égalité des sexes aujourd’hui, un avenir durable où prévaut l’égalité restera hors de notre portée. C’est ainsi une invite à la reconnaissance de la contribution des femmes et des filles du monde entier qui mènent l’offensive quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes.
Des progrès historiques en Afrique
En Afrique, on note d’importants progrès sur les questions liées aux genres. En effet, grâce à la célébration de la journée internationale de la femme, le droit fondamental des femmes et des hommes à participer à la vie politique est reconnu aux niveaux international et national. Ainsi, l’image de la femme africaine comme pilier inamovible de sa communauté est un archétype qui transcende les frontières nationales.
Selon l’Union interparlementaire, dans les 75 assemblées législatives que compte le continent, on recense 16 femmes au perchoir. La région subsaharienne est ainsi aujourd’hui en deuxième position après l’Europe, qui compte 17 femmes présidentes de Parlement sur 70 instances législatives. Sa situation contraste fortement avec celle de l’Asie, qui en compte huit, et de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui n’en possède qu’une. Aussi, note-t-on que l’Afrique est également à la pointe de l’égalité des sexes dans le secteur privé, avec une notable représentation féminine dans les conseils d’administration.
Le fossé entre femmes et hommes persiste
Cependant, malgré ces progrès, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.Des obstacles structurels empêchent toujours les femmes d’entrer en politique et d’occuper des positions plus prestigieuses. Si plusieurs pays d’Afrique favorisent la présence d’un plus grand nombre de femmes sur les bancs du Parlement, d’autres comme la République centrafricaine et le Bénin sont encore à la traîne. Et au sein même des assemblées, les femmes sont souvent cantonnées aux commissions considérées comme « douces », telles que les affaires sociales, la famille et l’éducation, par opposition aux commissions « dures », perçues comme plus puissantes et plus influentes, telles que les finances et la défense.
L’un des moyens d’accroître la probabilité que les femmes puissent occuper de tels postes est l’éducation dès le plus jeune âge. Impliquer les garçons et les hommes adultes dans la promotion de l’égalité des sexes est donc un levier essentiel pour combattre les normes sociales et renforcer la capacité des femmes à agir et se faire entendre.
Par ailleurs, selon l’organisation des nations unies, sur 1,3 milliards de personnes vivant dans la pauvreté, 70 % sont des femmes. Dans les zones urbaines, 40 % des foyers les plus pauvres sont dirigés par des femmes.
Sur le plan agricole, les femmes sont les principales productrices de nourriture dans le monde (50-80 %), mais ne sont propriétaires que de moins de 10% des terres. L’organisation renseigne aussi que 80% des personnes déplacées à la suite de catastrophes ou changements liés au climat sont des femmes et des filles. Par conséquent, les changements climatiques peuvent provoquer plus de violences basées sur le genre, une augmentation des mariages d’enfants, et une aggravation des problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive.
Certes la célébration du 8 mars a contribué à faire évoluer les mentalités mais dans la pratique, il existe toujours un fossé entre l’égalité dans l’exercice du pouvoir et la prise de décisions. Les données disponibles ne reflètent, dans l’ensemble, qu’une amélioration symbolique et montrent que l’objectif général d’équilibre entre les sexes est loin d’être atteint.